A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Théophraste Renaudot (1586-1653)
Théophraste Renaudot, inventeur de la presse à grand tirage
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Gravure en pourtour d'une carte de la
Vienne,
Migeon imprimeur, Paris, sans date.
Théophraste Renaudot est principalement connu pour être l'introducteur du premier journal de grande diffusion en France, le créateur du Bureau d'Adresse et de ses extensions qui peuventt être considérés comme
Soutenu et apprécié par Richelieu, il put développer ses innocentes inventions qui ne furent pas du goût de ses confrères parisiens. Contrairement à son protecteur qui s'est toujours montré intraitable (voir le procès d'Urbain Grandier). Théophraste Renaudot a consacré sa vie à essayer d'améliorer la vie des plus humbles et permettre le développement du savoir.
Statue
de Théophraste
Renaudot
située devant l'hôtel de ville de Loudun.
La photographie à gauche représente la nouvelle statue qui remplace celle qui fut fondue pendant l'occupation allemande.
L'ancienne
statue fut érigée probablement en mai
1894 comme le relate le Journal
de Loudun en date du 1894-05-20.
« La
statue de Renaudeau est en bronze un peu plus grande que nature. Le
fondateur du journalisme est représenté debout,
prenant des nouvelles sur son " livre du bureau
d'adresse " afin de les reporter sur sa Gazette qu'il tient de
la main gauche. Dans la main droite est une plume.
Théophraste Renaudot a les traits tourmentés et
l'artiste n'a pas oublié " ce nez camus "
tant raillé par Guy Hatin. Il est vêtu d'un
costume du temps, sur ses épaules, un manteau est
négligemment jeté et retenu par un cordon. Le
" registre d'adresse " est posé sur un
pupitre de l'époque orné du serpent symbolique,
buvant dans une coupe. Des inscriptions placées sur le
piédestal disent les œuvres de Renaudot :
THÉOPHRASTE RENAUDOT
Conseiller, médecin ordinaire
Historiographe de Louis XIII
Ministre de la Charité publique
Né à
Loudun en 1586
A droite, se lisent des phrases tirées des œuvres de Renaudot. A gauche, se trouve cette glorieuse nomenclature : laquo;
La
France LUI DOIT LE JOURNAL
L'office de publicité
et de
renseignements
L'Hôtel des ventes
Et sous le nom de consultations
charitables : pour les malades
(ce que nous appelons aujourd'hui un dispensaire auquel il consacra
toute sa fortune.)»
Préparation
Ayant obtenu son doctorat à 19 ans, Th. Renaudot estimant qu'il n'avait pas assez d'autorité pour exercer la médecine, entreprent des voyages probablement en Italie et en Angleterre. Certaines au moins de ses « innocentes inventions » furent rencontrées au cours de ces voyages. En effet, un journal existait en Italie valant une gazetta - une pièce de monnaie.
En
1609, il revint ensuite à Loudun, sa ville natale, s'y maria
et exerça la médecine. À cette
époque,
se tenait un salon
animé par un poète de langue latine, l'illustre Scévole
de Sainte-Marthe, né
et mort à Loudun. Il accueillait ce qui se faisait de mieux
dans le monde culturel régional. Très ouvert
Protestants et catholiques s'y cotoyaient sans aucun
problème. Les discussions qui s'y déroulaient
ont-elles préfiguré les Conférences
que Renaudot organisera plus tard à Paris ? C'est en cette
période
que se rencontrèrent le pére Joseph qui
résida à
Lencloitre et allait souvent à Loudun, Richelieu qui
s'était rétiré en son manoir de
Coussay-en-Mirebalais et Renaudot..
Le 1er janvier 1623, Renaudot remet à Scévole de Sainte-Marthe un Traité des Pauvres, accompagné d'une épigraphe en vers latins à laquelle le grand Scévole répondit de la même manière et tout aussi élogieusement. Ce traité, malheureusement disparu, contenait-il uniquement les idées de Renaudot oubien était-il un programme d'actions résultant des rencontres entre le père Joseph et Richelieu ?
Le père Joseph, Richelieu et sous son influence Louis XIII devinrent les protecteurs permanents de Renaudot et lui permirent ses réalisations.
Malheureusement,
la faculté de Paris et Guy Patin cherchèrent tous
les
prétextes pour empêcher Théophraste
Renaudot de poursuivre sa tâche.
Ils finirent par gagner
après la mort de Richelieu, puis celle de Louis XIII peu
après. Plus
que l'utilisation de remèdes
chimiques, les inventions de Renaudot qui soignait gratuitement les
pauvres, qui fabriquait ses propres médicaments devait nuire
aux
intérêts
pécuniaires de certaines corporations. Les
doctes ennemis de Renaudot usèrent non seulement de tous les
moyens juridiques à leur disposition ce qui est normal mais
de calomnies, d'injures, se moquant de son physique, s'en prenant
même à ses enfants, leur refusant sans la moindre
raison le titre de docteur, pendant longtemps. Ayant eu la
vérole ils comparaient son nez à
un fromage
Où sans respect la mite a fait ravage
Comme à toutes les époques, les opposants aux innovations n'ayant pas d'arguments valables utilisent tous les moyens. Par leur lutte vile et perdue d'avance, ils contribuent à montrer combien ils sont néfastes à la société et combien ceux auxquels ils s'attaquent avaient raison et doivent être considérés comme de grands esprits..
Renaudot continuait cependant à diriger la Gazette.
Lors de la
première
Fronde déjà malade, il suit la Cour à
Saint-Germain-en-Laye. Pendant le
temps de l'exode une feuille concurrente se développe.
À son retour, il fait appel à la justice pour
défendre ses droits, celle-ci lui fait sentir qu'il
n'était pas de leur côté pendant la
Fronde.
Séguier remplace Mazarin. Il est proche du Parlement et de la Faculté de Médecine. On supprime la pension de Commissaire général des pauvres à Théophraste Renaudot. On ne lui transmet plus les informations officielles de la France et de l'étranger.
Mais, lorsque la Cour prévoit un nouvelle exode à cause de la deuxième Fronde, Séguier lui propose la charge de Directeur des Imprimeries suivant la cour. Il refuse, reste à Paris tout en continuant à défendre le roi.
En 1651, veuf depuis longtemps, Renaudot se marie pour la troisième fois avec une femme beaucoup plus jeune que lui et demande bientôt la séparation et l'obtient.
Voici
comment Loret, poète et chroniqueur rapporte cet
épisode :
Il faut dire ici quelque mot
De Théophraste Renaudot.
Homme d'esprit et d'importance,
Et le grand gazetier de France,
Qui voulant au dieu des amours
Sacrifier ses derniers jours
Ayant des ans soixante et douze
Avoit pris une jeune épouze
Qui n'avoit pas valant cent francs,
Mais un beau corps et des plus blancs.
[...]
À la fin leurs communs parens
Ayant peur que leur différens,
Après leur amitié détruite,
Eussent une éternelle suite,
Ont jugé très fort à propos
Qu'il faloit mètre en repos
Si bien que par leur entremize
Les messieurs de la cour d'églyze
En ayant été fort priez,
Les ont enfin demariez.Loret
La Muse historique
livre III, lettre XXXV, sept. 1652
Bien que frappé d'une nouvelle attaque qui le rend paralysé de tout un côté, il continue à diriger et rédiger des articles pour la Gazette.
Il meurt le 1653-10-25 d'une nouvelle attaque, dans sa 67e année. Il fut enterré à Saint-Germain-l'Auxerrois.
La célébrité de cette famille commence avec Théophraste Reanudot, né à Loudun, en 1584, dans la maison qui porte son nom, rue Renaudot.
Sieur de Boissemé, conseiller à la Cour des Monnaies, décédé en 1672. Il dirigea la Gazette après la mort de son père.
Médecin mourut le 25 mai 1680.
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Dernière modification : 2010-02-05 - 10:46:45
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