A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Ceaux-en-Loudun
France-Vienne
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Ceaux-en-Loudun en venant de
Sammarçolles
©Jean-Claude Raymond - 2003-06-01
Autrefois
Ceaux-en-Loudun était sur le chemin qui reliait Loudun à Richelieu.
Mais, à la Révolution, afin d'améliorer les communcations, on fit
construire des routes les plus droites possibles, d'où
le tracé de la D61
actuelle. Et aujourd'hui, dominé par son clocher, le bourg de
Ceaux entouré de champs, en dehors des grandes routes, semble bien
calme.
Le bourg, qui a été au commencement du siècle un chef-lieu de canton remonte à la plus haute antiquité dès la période carlovingienne, il jouissait d'une certaine importance et était le séjour d'un des quatre viguiers qui relevaient du vicomte de Loudun. En 1093, Isembert le jeune, à la prière de son oncle Isembert le moine concéda à l'eglise de Ceaux (Celsis) et aux chanoines toute la dîme et le marché de ce lieu, en un mot tout ce qui lui appartenait. Quelque temps plus après ce don, ajoute la charte, son seigneur suzerain, Geoffroy de Preuilly, vint le visiter pour voir un cheval de prix qu'il possédait. Comme Geoffroy manisfestait le désir de l'acheter, Isembert lui déclara qu'il le lui donnerait volontiers s'il voulait approuver la donation faite aux chanoines de Ceaux ; Geoffroy accepta cette offre et confirma ce don avec Foulques IV, comte d'Anjou.
Cette église appartenait alors à l'abbaye de Mauléon ; en 115, Geronius Basdilnus lui donna la dîme du moulin Aymeri ; elle est encore mentionnée en 1128 dans une bulle du pape Calixte II et en 1158 dans une autre bulle d'Adrien IV.
Joué est une ancienne paroisse qui, en 1819, a été réunie à celle de Ceaux. La villa de Joué (Gaudianus villa) avait été donnée le 1er mars 1904 à l'abbaye Saint-Martin de Tours, par Gautier et Giberge, sa femme.
Le clocher de cette église a été construit en avril 1673 par les maçons nommés François les Potiers, originaires de la Brandalière, paroisse de Claunay, avec l'argent fourni par Gilles Sanglier, seigneur de Joué, de la Nobloye et de l'Éperon, fondateur de l'église.
Le fief de Chavagne était tenu, du château de Loudun, à quarante jours de garde et aux droits seigneuriaux en cas de mutation ; il était possédé en 1319 par Marguerite, veuve de Guillaume de Saint-Raagon, par Nicolas Reboul en 1401, Guillaume de Clermont en 1476, René de Faye en 1518 ; la fille de ce dernier, Marguerite, épousa Jean Hervé, écuyer, d'où Renée Hervé, mariée le 3 décembre 1534 à Pierre de Mondion, seigneur de Mépieds.
Autres fiefs : la Favrie, qui dépendait de Fontevraud ; Beauvais, qui appartenait en 1640 à Anselme de Poncher ; les Mées, anciennement Esmé ; Artigny, qui était au XVIe siècle possédé par la famille Scollin et au XVIIe siècle par les de la Tremblaye ; un élégant château y a été construit récemment par le comte de Mondion, propriétaire actuel.
La paroisse de Ceaux faisait partie :
Le prieuré-cure de Notre-Dame de Ceaux dépendait de l'abbaye de la Trinité-du-Mauléon ou Châtillon-sur-Sèvre (Deux-Sèvres).
Dépendances administratives de
Ceaux
(Extrait de la carte de Cassini n°66, publiée en 1815)
Les traits rouges ont été ajoutés pour montrer ces dépendances.
Rien ne rapproche Ceaux de Poitiers ou de la Vienne. Il n'est donc pas étonnant que mes grands-parents comme la majorité des gens de cette région se soient plus sentis tourangeaux que poitevins.
La Révolution simplifia ces dépendances administratives éparpillées en regroupant les administrations dans des chefs-lieux de canton ou de département. Ceci simplifia les déplacements. En 1790, Ceaux devint le chef-lieu d'un canton, du district de Loudun, composé des communes de Ceaux, Claunay, Crué, Joué, Nueil-sous-Faye et Pouant. Ce canton exista jusqu'au 18 novembre 1801.
Voir les articles généraux sur les pigeonniers de la région.
Sur la commune de Ceaux-en-Loudun
(Vienne-France) au
lieu-dit L'Aru-du-Clos-Gouin, non loin de la D61
entre Loudun
et Richelieu,
ce pigeonnier n'est pas visible à partir de l'extérieur
de la propriété.
Il servit jusqu'avant le début de la seconde guerre.
L'agriculteur qui possédait la ferme voisine avait l'habitude
lors des batteries de donner un pigeon à chacun des batteurs
à midi. La maison était réputée pour sa
cuisine. Les pigeons disparus, le bas fut utilisé comme toit
à cochon.
@Photographie Jean-Claude Raymond
La commune possède quelques portails symétriques importants. Voir aussi l'article générale sur les portails symétriques du Loudunais.
La commune de Ceaux est formée de deux anciennes paroisses, celle de Ceaux et celle de Joué.
Ceaux,
944 h [recensement de 1901], c[anton] de Loudun. Église des XIIe
et XVIe s., curieux tombeaux à statues des XIIIe
et XIVe s. — Château ruiné.
Description extraite du Dictionnaire des communes in Géographie de la Vienne, par Paul Joanne, édition de 1906, chez Hachette et Cie.
… le curé de cette paroisse écrivit en tête de sa liste : « En l’année 1632, est décédé dans le bourg et paroisse de Ceaux, de la contagion, le nombre qui s’ensuict et à commencer le dix-huitième jour de juillet quy fut le premier qui décédda au jour dabté ci-dessus. » Les 97 décès se répartissent ainsi : 7 en juillet, 16 en août , 33 en septembre, 33 en octobre et 8 en novembre.
Pierre Delaroche
in Une épidémie de peste à Loudun en 1632
Il est curieux de noter qu’en 1918, lors de l’épidémie de grippe, très meurtrière en pays loudunais, la commune de Ceaux fut la première et la plus éprouvée : on y déplora 33 décès dans les 30 premiers jours.
Pierre Delaroche
in Une épidémie de peste à Loudun en 1632
Au VIIesiècle le poitevin seigneur Astase , en se faisant moine, donna son domaine de Tourtenay au monastère de Jumières [probablement Jumièges] en Normandie. En 1012 les moines de Jumières donnèrent à l'abbaye de Bourgueil leur prieuré de Tourtenay.
Un jour, un abbé d'un autre monastère bénédictin , passa par Tourtenay et demanda l'hospitalité au prieuré. Il fut accueilli avec plaisir et respect , vu sa dignité de Prélat et sa renommée vertueuse. Peu de temps après il tomba malade et mourut dans la paix du Seigneur. Il fut vénéré sous le nom de Saint Fort.
Dans son cercueil on plaça près de lui sa crosse d'Abbé. On enterra son corps à l'endroit où les boeufs attelés qui le tiraient refusèrent d'aller plus loin. Son corps fut transporté, plus tard, dans l'Église où son tombeau se trouve toujours.
La crosse du Saint fut enlevée du tombeau quand l'ouverture a été faite pour l'élévation des reliques, déposée dans une niche du mur. Depuis ce temps le culte de Saint Fort fut très honoré à Tourtenay.
A Ceaux-en-Loudun le culte de Saint Fort a été très important. Les pélerins et les malades venaient des alentours pour vénérer une relique, la partie inférieure de l'un des fémurs de SAINT FORT. Tous les ans une messe solennelle se célèbrait le dimanche qui suit la Saint-Augustin (28 Août). En 1919 les paroissiens de Ceaux ont offert avec générosité la somme nécessaire à la fabrication de la châsse qui renferme maintenant la vénérable relique. L'inauguration de cette belle châsse, faite de trois baies vitrées séparées par des colonnettes richement travaillées, le toit à quatre pentes porte une flèche surmontée d'une Croix, eut lieu le 7 septembre 1919.
Les habitants de Ceaux se sont montrés dignes de leurs ancêtres qui sont venus pendant six siècles prier devant la Sainte relique.
Saint Fort de Tourtenay et son culte à Ceaux-en-Loudun
Imprimeur Louis Blanchard à Loudun (1919)
Voir Chez-nous et dans notre article sur les journaux anciens dans le Loudunais.
Cette carte postale (Phototype Maurice Chrétien, 18, rue de la Préfecture, 49000 - Angers) a été écrite le 1943-07-28.
Curieusement sur cette carte, Ceaux est dénommé Ceaux-de-Loudun mais est mentionné par Richelieu. Voir le paragraphe sur les dépendances administratives de Ceaux lors de l'Ancien Régime.
Société de tir de l’Amicale — résultat du concours organisé les 13, 20, 27 mars 1910, entre les sociétaires.
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Dernière modification : 2008-07-25 - 14:20:00
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