A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Les Pigeonniers
colombiers, fuies ou fuyes
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Les pigeonniers ou colombiers ronds ou carrés sont une composante des paysages de cette région. Aussi appelés fuies ou fuyes, compagnons des châteaux et des fermes, ils sont nombreux. Ils témoignent en général d'une richesse certaine des propriétaires qui les ont fait construire. Un bel exemplaire construit en 1674 est le pigeonnier de Vouzailles dans la Vienne. La maison natale de Rabelais comporte également un colombier, en forme de mur.
Mais bien souvent délaissés de nos jours combien vont disparaître.
« COLOMBIER, s. m. Pigeonnier. Bâtiment destiné à contenir des troupes de pigeons et à leur permettre de pondre et de couver leurs úufs à l'abri des intempéries.
Pendant le moyen âge, la construction d'un colombier était un privilège réservé à la féodalité. Le paysan ne pouvait avoir son four ; il fallait qu'il apportât son pain au four banal du château ou de l'abbaye, et qu'il payât une redevance pour le faire cuire. Il ne lui était pas permis non plus d'avoir un pieonnier à lui appartenant. Il en était des pigeons comme des troupeaux de bêtes à cornes et à laine ils appartenaient au seigneur qui seul en pouvait tirer un produit. Les troupes de pigeons étant un rapport, ceux qui avaient le privilège de les entretenir cherchaient tous les moyens propres à en rendre l'exploitation productive. La construction d'un pigeonnier est donc une affaire importante. Tous les châteaux possédaient un ou pluisurs pigeonniers ; les manoirs, demeurees des chevaliers, petits châteaux sans tours ni donjons, pouvaient encore posséder un pigeonnier. Il n'est pas besoin de dire que les abbés, qui étaient tous seigneurs féodaux, et qui possédaient les établissements agricoles les mieux exploités pendant le moyen âge, avaient des pigeonniers dans les cours des abbayes, dans les fermes qui en dépendaient, les prieurés et les obédiences.
« Les propriétaire de trente-six arpents avaient le droit de joindre à leur habitation, non un colombier construit en maçonnerie, mais un pigeonnier en bois de seize pieds de hauteur et pouvant contenir seulement de soixante à cent vingt boulins. On entend par boulins les trous pratiqués dans les colombiers et destinés à la ponte des œufs de pigeon. De là on est venu à donner le nom de boulins aux trous réservés dans la maçonnerie pour recevoir les pièces de bois horizontales des échafauds, et par suite à ces pièces de bois elles-mêmes… ».Viollet Le Duc
in Encyclopédie médiévale
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Dernière modification : 2010-01-03 - 18:00:15
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