A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
L'exploitation des pigeonniers
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
L'élevage des pigeons n'était pas désintéressé. On les élevait pour leur chair. Il fallait donc périodiquement aller chercher les pigeons. Chez mon grand-père qui était agriculteur, on servait un pigeon pour chaque convive le jour des batteries, environ une trentaine de personnes. J'en conclus donc que la fin des moissons est la bonne période pour exploiter les pigeons sans compromettre les années suivantes.
La chair du pigeon est appréciée. On la considérait comme délicate. J'ai lu, mais je ne me rappelle pas où, que les doges de Venise offraient du pigeon aux prisonniers de marque dont ils voulaient se débarasser. Ne leur donnant que ce met là, leur alimentation était d'autant plus déséquilibrée que la chair du pigeon contient des toxines. Ils mourraient donc d'une mort apparemment naturelle !
La
fiente de pigeon où colombine est un fertilisant car elle contient des
nitrates. A l'époque où les engrais chimiques n'existaient pas, elle
était recherchée comme l'est d'aileurs la fiente des poules. Le guano
importé d'Amérique du Sud a pris le relai avant les engrais chimiques.
L'intérêt pour les pigeons a bien diminué sauf jusqu'en 1914 pour les
pigeons de fuye porteurs de messages et les passionnés des temps
actuels.
Il existe des usages plus surprenant de la fiente. La fiente desséchée était considérée comme retardant la chute des cheveux. Consulter les sites Le Pigeon et la médecine et Le Pigeon et la chirurgie.
A tout cela, il faut probablement ajouter que privilège des nobles jusqu'à la révolution les pigeonniers ont été le symbole de la liberté et d'une certaine aisance comme les belles automobiles peuvent être aujourd'hui le symbole de la réussite sociale.
En temps normal, les pigeons vont et viennent empruntant des lucarnes ménagées à cet effet. En petit nombre et d'une taille réduite, elles sont gages de protection contre des oiseaux prédateurs éventuels. Mais lorsque les hommes veulent les attrapper, il leur suffit d'obstruer les quelques lucarnes pour emprisonner les pigeons.
Dans les petits pigeonniers la collecte est en général très simple. Les boulins moins d'une centaine sont à hauteur d'homme et facilement accessibles. Il suffit d'accéder l par l'intéreiur du pigeonnier à l'étage supérieur, celui des pigeons, au moyen d'une échelle et par une trappe dans le plancher.
Mais, il en va tout autrement dans les grands pigeonniers où les boulins sont répartis sur plusieurs mètres de hauteur et peuvent être plusieurs milliers. Ces pigeonniers sont équipés d'échelles fixées sur un bâti pivotant permettant de balayer l'ensemble des boulins en faisant tourner le bâti.
Les croquis ci-dessus correspondent au
dispositif du colombier de Nesle (Oise-France). Le pigeonnier de
Vouzailles dans la Vienne a une installation semblable.
Une colonne en pierres se dresse dans l'axe, […], et porte un arbre à pivots muni de potences doubles recevant deux échelles […].
Les boulins pour les pigeons […] sont au nombre de près de deux mille […]. L'arbre central pivotant est disposé ainsi que l'indique la figure 6 [ci-dessus]. Les pièces A et B sont des moises doubles qui ne sont pas sur un même plan afin de pouvoir donner une certaine inclinaison aux deux échelles.
Viollet Le Duc
in Dictionnaire raisonné d'architecture française du XIe au XVIe siècle
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Dernière modification : 2007-04-03 - 17:35:43
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