A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Laurent Mesme ou Michel Neuré
1594 — 1677
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Mesme (Laurent) (souvent connu sous le nom de Michel Neuré), était, suivant ce que nous en dit Chevreau, fils d'un gargotier d'un faubourg de Loudun, où il naquit au commencement du XVIIeme siècle. Entièrement dénué des biens de la fortune, il alla à Poitiers pour y faire ses études, mais ne trouvant pas le moyen d'y subsister il fit le voyage de Bordeaux. Il y prit l'habit de Chartreux, autant par nécessité que par vocation. Il y demeura longtemps ; Chevreau dit trente ans pendant lesquels il apprit les mathématiques sans maître. Il était né philosophe et avec de grandes dispositions pour les sciences; l'austérité de son ordre le fatigua ; il l'abandonna et vint à Paris. Il s'y fit connaître avec toute la distinction qui était due à des talents supérieurs. Il acquit même l'estime et l'amitié du célèbre Gassendi. C'était un des plus célèbres cartésiens de son temps (peut-être faut- il dire Gassendistes). Sur la fin de ses jours il s'attacha particulièrement à étudier les insectes avec le microscope et il avait fait une quantité de remarques qui auraient augmenté l'histoire de la microscographie si on les avait recueillies. Sa mort arriva vers l'an 1677.
Dreux-Duradier
Histoire littéraire du Poitou
édition de Niort, 1842-1849
Laurent Mesme, dit Michel ou Mathurin Neuré, naquit à Loudun en 1594, d’un pauvre gargotier de cette ville. Il fit ses études à Poitiers avec succès. Pour cacher son origine obscure il changea son nom en celui de Michel Neuré et se fit religieux à la chartreuse de Bordeaux.
Il passa trente ans dans cette retraite, dont il profita pour étudier les mathématiques. Il quitta le froc et se lia avec Gassendi et l célèbre astronome Jean-Baptiste Morin. Tantôt il se donnait pour Michel Neuré, tantôt pour le sieur de Laroche, et ne reconnut jamais Loudun pour son pays natal. La bassesse de ces sentiments le rendrait indigne du souvenir de ses compatriotes, s’il n’avait pas bien mérité de la science, en soutenant avec Gassendi contre J.-B.Morin le mouvement de la terre. Il mourut à Paris en 1676 ou 1677, dans un âge fort avancé. La mort l’empêcha de publier : La vie de Gassendi et celle de Henri II d’Orléans (1).
On a de lui un opuscule assez curieux sur quelques superstitions qui se pratiquaient à Aix à l’occasion de la Fête-Dieu. 1° Mathurin Neuré, Querela ad Gassendum de parum christianis provincialium morum ritibus, niniumque sacris eorum moribus ; ex occasione ludicorum quæ. Aquis Sextiis in solemnitate Corporis Christi ridicule celebrantur, 1645, in-4° de 61 pages.
(1)Chelmel, Histoire de Touraine, t, IV, p. 332
2° Réponse d’un ami de Gautier, conseiller du parlement de Provence à la lettre de
J.-B. Morin , médecin et professeur en astrologie. Paris, 1649, in-80.
3° Lettre à M. Luillier, conseiller au parlement de Metz, au sujet de la réplique du docteur J.-B.Morin, Lyon, 1649, in-8°.Auguste-Louis Lerosey
in Loudun
On a de lui un opuscule curieux sur quelques supertitions qui se pratiquaient à Aix à l'occasion de la Fête-Dieu.
D'après Chelmel, in Histoire de Touraine, t. IV, p. 332, Laurent Mesme n'aurait pas eu le temps de publier La vie de Gassendi et la Vie de Henri II d'Orléans, avant sa mort.
Gassendi (Pierre) (1592-1655). Professeur de philosophie pendant dix ans, il critique aristotélisme. Il se heurte alors aux Jésuites qui l'évincent de sa chaire. Il écrit alors Exercitationes paradoxicæ adversus Aristotelem. Il vint à Paris où il connut le père Mersenne et Descartes. Il voyage beaucoup, en Hollande et en Angleterre, il rencontre Hobbes qu'il admire. Il publie Examen de la doctrine de Fludd (1630). Il y défend le principe d'une connaissance fondée sur l'observation. Revenu en Provence où il est né, pendant dix ans il se préoccupe d'astronomie. Quand paraît le Discours de la méthode, Mersenne pousse Gassendi à répondre. D'où les publications de ses Objections et Instances. C'est là qu'apparaissent ses conceptions. Il oppose l'évidence rationnelle aux évidences des perceptions et à la conscience. Descartes qui n'aime pas être contredit admet mal ses remarques. Une brouille de courte durée s'en suit mais les deux hommes finiront pas se reconcilier. Molière probablement attiré par l'épicurisme de Gassendi suivit ses cours. En 1645, il occupe la chaire de mathématiques au Collège royal de France. Il publia encore de nombreux ouvrages, en particulier il s'oppose à Morin sur le mouvement de la terre. Il établit qu'il est impossible de prouver l'immobilité de notre planète. Il admettra son mouvement après les travaux de Galilée.
Morin Jean-Baptiste (1583-1656), astronome et astrologue, s'opposa à Copernic et Galilée. On peut mettre à son actif d'avoir tiré l'horoscope de Louis XIV.
Retour à l'article Célébrités régionales .
A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou vous remercie de votre visite
Dernière modification : 2008-03-29 - 18:59:12
Contact | Aranei-Orbis ? | Recherchons | Aide | Crédit | Nouveautés
Copyright :© Aranei-Orbis - 1997 - 2018 - Toute reproduction, adaptation, traduction réservée.