A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Le Basilic
The Basilisk
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Le Basilic
Autrefois, nos bourgs et nos campagnes étaient hantés
Par un monstre cruel qui venait perturber
Les habitants paisibles de toute la contrée,
Se jetant dans le noir, sur toute âme attardée,
La dévorant sans hâte et sans trace laisser.
Ce serpent venimeux, cette bête diabolique,
Cette sorte de dragon qu'on nommait basilic
Qui aimait les fontaines et les lieux maléfiques
Pour le passant errant, toute une symbolique !...
Sa tête, tachée de blanc, portait trois caroncules.
Il avait des pouvoirs, surtout au crépuscule,
Il détruisait les pierres de son haleine fétide,
De ses yeux flamboyant, au regard morbide,
Il allumait le feu aux corps des victimes.
Quand elles ne mouraient pas, il les laissait infirmes.
Difficile de le capturer, pour lui enlever ses pouvoirs
Il fallait, par ruse, présenter un miroir
qui lui renvoyant l'image de ses yeux,
Retournait contre lui sa puissance et ses feux.
Le Basilic est aussi nommé basilicoq
qui se traduit par coq serpent ou roi des coqs.
Cette croyance est due aux œufs sans jaunes ni coques
qui seraient le produit de l'accouplement
D'une poule pondeuse et d'un genre de serpent
Donnant naissance au basilic et cocatrix,
Monstres mythologiques antiques comme le Phénix.Fernande Germain
Le Basilic
sources : Charbonneau-Lassay, Les Bêtes fabuleuses
et R. Mineau et Racinoux Les Légendes de la Vienne.
En 1842, Pierre-Marie Quitard dans son Dictionnaire des proverbes écrit : « C'est une ancienne croyance populaire, encore existante chez les paysans, que les vieux coqs pondent quelques fois un œuf qui éclôt dans le fumier et produit une espèce particulière de basilic, reptile redoutable auquel on attribue le pouvoir de tuer par son seul regard quiconque s'y trouve exposé, et de se tuer lui-même quand il se voit dans une glace ».
Basilic provient du grec basilicos qui signifie petit roi. Mais dans l'antiquité, les écrivains désignaient un petit serpent dont la morsure entraînait une mort immédiate.
Dans des textes en vieux français ou trouve le terme de basilicoq.
Reptile fabuleux, qui tue par son seul regard ou par sa seule haleine celui qui l'approche sans l'avoir vu et ne l'a pas regardé le premier. Il naîtrait d'un œuf de vieux coq, âgé de 7 à 14 ans, œuf rond déposé dans du fumier et couvé par un crapaud ou une grenouille. Il est figuré par un coq à queue de dragon ou par un serpent aux ailes de coq. Tout son symbolisme découle de cette légende.
Il représenterait le pouvoir royal qui foudroie ceux qui lui manquent d'égards ; la femme débauchée qui corrompt ceux qui ne la reconnaissent pas et ne peuvent, en conséquence, l'éviter ; les dangers mortels de l'existence, que l'on ne saurait apercevoir à temps, dont seule la protection des anges divins peut préserver :
Les anges te porteront
pour qu'à la pierre ton pied ne heurte ;
sur le lion et la vipère (basilic) tu marcheras,
tu fouleras le lionceau et le dragon.Psaumes, 90, 12-13
La légende ajoute qu'il était extrêmement difficile de s'emparer du basilic. Le seul moyen d'y parvenir consistait à lui tendre un miroir, et le regard terrible, doué dune puissance mortelle, reflété et retourné sur le basilic lui-même, le tuait ; ou bien les vapeurs empoisonnées qu'il lançait lui renvoyaient la mort qu'il voulait donner. Comment ne pas le rapprocher de la Gorgonne (Méduse est l'une des trois Gorgonnes), dont la seule vue jetait dans l'épouvante et dans la mort ? La tête de la Méduse sur le bouclier d'Athéna anéantissait à elle seule les ennemis de la déesse.
Au Moyen Âge, on estimera que le Christ a écrasé les quatre animaux cités par le Psalmiste et parmi lesquels se trouve le basilic. On utilisera, dit-on, le basilic en médecine et, mélangé à d'autres ingrédients, il deviendra précieux. En alchimie, il symbolisera le feu dévastateur qui prélude à la transmutation des métaux.
« N'est-il pas toujours l'image de la mort, qui terrasse de l'éclair soudain de sa faux, semblable au regard, si on la considère d'avance, en s'y préparant avec lucidité ? Ou en se mettant, comme dit l'Écriture, entre les mains des anges ?
« N'est-il pas enfin, dans l'analyse, une image de l'inconscient, redoutable pour celui qui l'ignore et dominant celui qui ne le reconnaît pas, jusqu'à désintégrer et à tuer la personnalité ? Il faut le regarder et en admettre la valeur, pour n'en point devenir la victime.»Description du basilic par
Brunetto Latini
Livre du trésor de toutes chosesLe basilic est le roi des serpents. Il est empli de venin à tel point que celui-ci ressort à l'extérieur du corps et brille sur sa peau ; même sa vue et l'odeur qu'il exhale sont chargées de venin qui se répand aussi bien loin que près : il en corrompt l'air, et fait crever les arbres ; et le basilic est tel que de son odeur, il tue les oiseaux dans leur vol, et que de sa vue il tue les hommes quand il les regarde ; cependant, les Anciens affirment qu'il ne fait aucun mal à celui qui voit le basilic avant que celui-ci ne l'ait vu. Sa taille est d'un demi-pied, son corps porte des taches blanches, et il a une crête semblable à celle d'un coq. Lorsqu'il avance, la moitié antérieure de son corps est dressée tout droit, et l'autre moitié est disposée comme chez les autres serpents. Et si féroce que soit le basilic, il est tué par les belettes, bêtes un peu plus grandes qu'une souris et au ventre blanc. Et sachez qu'Alexandre en rencontra ; il fit faire alors de grandes ampoules de verre, où entraient des hommes qui pouvaient voir les basilics alors que ceux-ci ne les voyaient pas, et qui les tuaient de leurs flèches : et c'est par une telle ruse qu'il en fut délivré et qu'il en délivra son armée.
Bestiaire du Moyen-Âge
Stock + Plus, 1980.
On voit ici que le basilic n'est qu'un serpent, la partie corps de volatile est absente. Mais, son regard est toujours aussi mortifère pour l'homme. Son odeur l'est pour les oiseux. Ce texte indique que la légende du basilic est ancienne car Alexandre-le-Grand en rencontra.
Le basilic est un animal légendaire ? À notre époque, il laisse les gens tranquilles, et ne se rencontre plus que dans les églises romanes, réfugié sur les chapiteaux qu'il semble affectionner. Les églises de notre région ne font pas exceptions .
Un très bel exemple se trouve à L'Ile-Bouchard au prieuré Saint-Léonard, d'ailleurs signalé par V.-H. Débidour (voir bibliographie réf. [35]).
Sur ce chapiteau les deux basilics affrontés sont bien visibles : sortes de coq ayant la crête stylisée, aux yeux perçants. Sur la photographhie ci-dessous, la vue de profil laisse bien voir la queue serpentine. On remarquera que le motif de la crête se poursuit sur cette queue.
©J.-C. Raymond
Charbonneau-Lassay, dans Les Bêtes fabuleuses du Loudunais, in Bulletin paroissial de Saint-Pierre de Loudun (1938) en signale un dans l'église de Claunay, sculpté sur le chapiteau du Chevalier au basilic. Le basilic casqué et cuirassé d'écailles et armé de griffes acérées est aux prises avec un chevalier qui le combat, l'épée haute et le bouclier en main.
Un autre se niche dans un écoinçon des stalles de la cathédrale de Poitiers qui furent sculptées au XIIIe siècle.
Le hasard m'a fait découvrir deux basilic situés dans une petite église de Normandie. Je vous demande de bien vouloir excuser la qualité des photographies prises dans des conditions d'éclairage très mauvaises.
Robin des Hayes, rendu célèbre par sa victoire sur les Anglais qu'il repoussa sur le gué de la Dive à la Mothe-Bourbon, rencontra très précisément au bois de la Dorelle, alors qu'il rentrait à son château de Bournand par une nuit de tempête, paraît-il, le basilic d'Épennes. Cette créature malfaisante l'assaillit mais celui qu'on nommait Grand Robin transperça la bête d'un coup de lance qui se cassa. Il dût mettre pied à terre pour approcher le monstre et l'achever de son épée. Son devoir accompli, il continua son chemin.
Connaissant la manière dont naissent les basilics on ne s'étonnera guère que le cadavre abandonné exhalât une puanteur telle que les paysans d'alentour durent atteler leurs bœufs et le tirer jusqu'au dolmen qui se trouvait au Nord de Bournand où ils l'enterrèrent.
Frétard de Turzay, seigneur de Claunay et Robin de la Haye, sieur de Bournand, font partie de ces chevaliers qui défendirent Loudun contre les Anglais au cours de la guerre de Cent Ans.
Comme son prédécesseur, Huguet alors qu'un soir, il regagne à cheval son son château de Claunay, il est attaqué par un basilic. Le combat dure toute la nuit. Sous les assauts du chevalier la bête recule jusqu'à Coulaine, lieu-dit sur la commune de Mouterre-Silly. Là grièvement blessée, le chevalier à sa poursuite, la bête n'a plus qu'une seule issue, se jeter dans un puits. On dit qu'il n'en ressortira que très rarement.
Ce soir là, Robin de la Haye rentrait chez lui. Il venait de quitter la citadelle de Loudun et regagnait son château de Bournand. Il se laissait guider par son cheval qui connaissait bien la route du retour. Chemin faisant, il réfléchissait, ou plus exactement, il cherchait des raisons d'espérer. Il faut dire que les temps étaient durs. C'étaient des temps de misère et de dévastation. La France et l'Angleterre s'affrontaient, depuis des années, pour savoir qui garderait l'Aquitaine et le Poitou.
Et le roi de France était si faible, si misérable. Bien sûr, la citadelle de Loudun résistait bien. Bien sûr, elle n'avait jamais été prise, mais sait-on jamais ? Bien sûr, tant qu'il resterait une parcelle de sol qui resterait acquise au roi de France, il resterait aussi une parcelle d'espoir !
Robin s'accrochait à cette idée, elle le rassurait. Il se laissait emporter par le trot régulier de son cheval qui commençait à sentir l'écurie.
En arrivant au bois de la Dorelle, son cheval fit un écart brutal et Robin sentit une odeur nauséabonde :
Le Basilic ! Le Basilic ! C'était le Basilic !Ce n'était pas possible ! en plus des combats, des ruines, des rapines, il allait falloir supporter «ça !» : cette bête immonde, ce monstre infernal ! Robin savait bien ce qu'était un basilic. C'était un monstre, envoyé par les Puissances d'En-bas, un monstre avec des pattes griffues et un corps de coq, un poitrail de taureau, une queue de serpent et une gueule épouvantable qui laissait échapper une odeur pestilentielle qui vous paralyse.
Il y a des limites au-delà desquelles un homme ne saurait aller. Il semble à Robin que ces limites sont atteintes et depuis longtemps. Trop, c'est trop ! L'espoir de Robin vient de voler en éclats !
Mais emporté par les forces de l'habitude, il saute de cheval et saisit son épée. Aussitôt, un brouillard pestilentiel l'enveloppe, le serre, l'étouffe, annihile sa volonté, amoindrit ses forces. Dans le silence retrouvé de la forêt, il entend claquer les écailles de la queue du monstre et, petit à petit, dans l'obscurité, il finit par discerner la silhouette qui se dresse en face de lui. Alors la rage saisit Robin, la rage du désespoir, mêlée de colère et de révolte. Il se dresse, lui aussi, face au Basilic, l'épée haut levée et le combat s'engage. Un combat dur serré. Mais le plus difficile, pour Robin, ce n'est pas d'éviter les coups de pattes ni les coups de queue, ce n'est pas non plus de se défendre de cette haleine fétide qui l'enserre sans arrêt. Non, le plus difficile, c'est de ne pas croiser le regard de la bête, car Robin le sait bien, un regard de basilic peut vous tuer dans l'instant. Et pour un chevalier comme Robin, habitué à défier du regard ses adversaires quand il les affronte en combat singulier, voilà une tâche bien difficile ! Et puis Robin le sait bien aussi s'il veut porter le coup fatal, il doit frapper, là, entre les deux yeux !
Robin combat toute la nuit et il combat comme un aveugle. Le brouillard empuanti se répand lentement dans le pays, il s'insinue dans la moindre chaumière, dans les fermes, jusqu'au village et au château. Et tout le monde comprend ce qui se passe et tout le monde est paralysé par la peur.
Toujours soutenu par sa rage de vaincre, Robin voit la lueur grise de l'aube pointer au-dessus des arbres, alors rassemblant ses forces dans un dernier effort, d'un ultime coup d'épée, il porte le coup fatal.
Terrasé, le monstre s'effondre dans un fracas épouvantable. Robin s'écroule aussi, épuisé. C'est ainsi qu'on les retrouvera tous les deux.
Aussitôt, on traîne la bête jusqu'à Épennes et on l'enfouit sous le dolmen pour le rendre aux puissances d'En-bas.
Voici comment Robin a retrouvé son espoir et tout le pays avec lui. Voilà aussi comment Robin est devenu pour la légende : Le Grand Robin, seigneur de Bournand, vainqueur de la Bête d'Épeines.
Marie-Hélène Coupaye
Texte dit lors de l'inauguration de la statue du Basilic
installée dans le parc du château de Bournand, en sept. 1996
Le regard qui tue n'est pas une invention du Moyen-Âge. Dans la mythologie grecque, existaient trois monstres appelés Gorgonnes : Méduse, Euryale et Sthéno qui habitaient la Lybie, filles du dieu marin Phorcys et de Céto. Bien que Méduse fut la seule mortelle, son nom est aujourd'hui plus connu que celui de ses deux sœurs. Son regard maléfique se perpétua même au-delà de sa mort comme nous allons le voir.
Les Grecs eux-mêmes ne s'accordaient pas sur le caractère de ces chimères. Pour Eschyle, les Gorgonnes étaient des vierges ailées, à la chevelure de serpents. Terreurs des mortels, nul homme ne pouvait les dévisager sans expirer. D'autres poètes dirent qu'elles étaient d'une rare beauté mais dune cruauté implacable. Méduse voulut rivaliser de beauté avec la déesse Athéna qui en fut offusquée et en signe de représailles transforma la longue chevelure de Méduse en serpents et donna à ses yeux le pouvoir de transformer en pierre tous ceux qu'elle regardait.
Un oracle avait prédit à Acrisius, roi d'Argos, que le fils de Danaé, sa fille, le tuerait. Il prit donc le parti d'enfermer cette dernière dans une tour. Mais Zeus arriva à la féconder sous la forme d'une pluie d'or. Apprenant la naissance de Persée, il résolut d'enfermer Danaé et son enfant dans une caisse et de les jeter au large en mer. Ils eurent la chance d'être recueillis par Polydectès, roi de Séphiros, qui convoita Danaé. Pensant bien envoyer à la mort Persée qui s'opposait à ses projets, il lui demanda de tuer Méduse. Persée pour approcher Méduse usa de son bouclier comme d'un miroir pour la regarder sans subir son regard maléfique. Il parvint à couper la tête de Méduse qu'il mit dans un sac. Du sang de Méduse répandu sortit Pégase le cheval ailé que chevaucha Persée. Il pétrifia Atlas en lui montrant la tête coupée, sauva la vierge Andromède d'un monstre qui allait la dévorer et l'épousa avant de revenir auprès de sa mère qu'il débarrassa de Polidectès qui la tyrannisait. Il donna enfin la tête de Méduse à Athéna qui la plaça sur son égide. Il devint roi de Tirynthe et aurait fondé Mycènes.
On retrouve dans le basilic le regard qui tue. La queue du coq se termine en queue de serpent semblablement à la chevelure de Méduse. Par contre, le pouvoir du regard après la mort ne se retrouve pas chez le basilic.
Le basilic n'est-il qu'un avatar de la Gorgonne ? On peut imaginer que les peuples, éloignés de la civilisation grecque aient eu le besoin de créer un monstre qui ressemblât à leur environnement quotidien - le coq et le serpent. On peut tout aussi bien penser qu'il s'agit d'un mythe encore plus ancien ayant eu des avatars séparés.
Des études du comportement animal montrent que le fait de croiser et de soutenir le regard d'un congénère est une marque de défiance, d'hostilité. L'échange d'un regard fixe a pour effet de figer pendant de courtes périodes les deux antagonistes d'un combat.
Baisser le regard est une marque de soumission. Le père, la mère qui réprimande son enfant lui intime l'ordre de le ou la regarder dans les yeux, alors que l'enfant honteux a déjà marqué sa soumission. Faut-il voir là le moyen de marquer encore plus sa domination en impliquant chez l'enfant le devoir de supporter le regard dominateur, celui qui tue parce qu'il est déjà posé sur le réprimandé.
Des personnes amoureuses échangent des regards qui n'ont plus le caractère hostile que nous avons décrit. Je serais tenté de dire qu'il est du type de celui du bébé et de sa mère. ll est un regard de fusion et non d'opposition. Le regard de la personne aimée est souvent décrit par les poètes. Dans l'approche amoureuse, on peut penser que le regard ne peut être amoureux que s'il rencontre son équivalent dans le regard de l'autre. Il ne peut donc y avoir que simultanéité, en cet instant précis, il ne peut y avoir de regard qui tue.
Le soir qu'Amour vous fit en la salle descendre
Pour danser d'artificen un beau ballet d'Amour,
Vos yeux, bien qu'il fût nuit, ramenèrent le jour,
Tant ils surent d'éclairs par la place répandre.Ronsard
1574
De tous les monstres et créatures qui hantent nos contrées, il n’en est guère de plus étrange ni de plus mortel que le Basilic, connu également sous le nom de Roi des Serpents. Ce reptile, qui peut atteindre une taille gigantesque et vivre plusieurs centaines d’années, naît d’un oeuf de poulet couvé par crapaud. Pour tuer ses victimes, la créature recourt à une méthode des plus singulières : outre ses crochets venimeux, le Basilic possède en effet des yeux meurtriers qui condamnent à une mort immédiate quiconque croise son regard. Il répand également la terreur parmi les araignées dont il est sans nul doute le plus mortel ennemi. Le monstre, quant à lui, redoute plus que tout le chant du coq qui lui est fatal si d’aventure il lui parvient aux oreilles.
Maurice Genevoix décrit Barriau un de ses personnages de la façon suivante : ses joues tavelées, son nez, rongé dune aile, à la narine béante, ses yeux ardents de basilic.
ses joues tavelées, son nez, rongé d'une aile, à la narine béante, ses yeux ardents de basilic.
Balzac qui est né à Tours donne à Grandet «l'expression calme et dévoratrice que le peuple accorde au basilic». Or Eugénie Grandet fut écrit en 1833, l'action se passant à cette époque. La croyance au basilic semblait donc alors encore vivante.
Faut-il s'en étonner ? Certes pas ! Il suffit d'analyser ce qui a été dit et colporté ces jours derniers à propos de l'éclipse solaire et de la destruction de Paris par la station Mir. Ce qui est dérangeant ce n'est pas qu'un esprit dérangé ait émis une telle hypothèse mais qu'un grand nombre de personnes y ait cru. Encore plus grave est le fait que la presse et la télévision sen soient fait l'écho. Ainsi, la presse colporte des niaiseries sans aucun recul avec le même sérieux que des informations qui peuvent mettre en cause l'avenir des peuples. Que nous manquent aujourd'hui des Rabelais qui dans un éclat de rire débridé nous raconteraient les sornettes du temps présent. Ce qui est salvateur chez Rabelais c'est que lorsqu'il raconte l'histoire de ses géants personne ne croient en leur existence.
Après étude de plusieurs documents et avoir cyber-rencontré plusieurs des acteurs de l'époque, notre équipe a constaté que Robin de la Haye, sieur de Bournand, dit Robin-le-Grand, avait bien tué le Basilic comme l'affirme Marie-Hélène Coupaye, ce que confirment divers écrits d'historiens et chroniqueurs sérieux et reconnus parmi leurs pairs et cela depuis six siècles. En conséquence, nous pouvons assurer que le basilic qui est installé dans le parc du château de Bournand n'est pas celui de Bournand qui est bien mort, tué par Robin. Alors, d'où peut bien provenir le basilic qui a pris place dans le parc du château de Bournand ? Notre équipe continue l'enquête !
Constat 1
L'enquête menée par notre équipe vient de retrouver des éléments nouveaux cruciaux. Robin de la Haye, sieur de Bournand, dit Robin-le-Grand s'est illustré en repoussant victorieusement à la Mothe-Bourbon, les assauts des troupes anglaises sur le gué de la Dive, au début du XIVe siècle, c'est-à-dire entre 1300 et 1350. Il va sans dire qu'il faut apprécier cette victoire à sa juste valeur sur le plan stratégique. Mais comme toute médaille a son revers, on peut penser qu'une défaite éviterait aujourd'hui à tous les collégiens d'avoir à apprendre l'anglais ce qui est indispensable aujourd'hui pour tout internaute qui se respecte.
Constat 2
D'autre part, Huguet Frétard de Turzay, sieur de Claunay, dit Huet a bien également combattu un basilic. Ce sieur ayant épousé vers 1380 Agnès Boyvin, ceci montre que Huet est plus jeune que Robin-le-Grand, d'au moins une génération. Il eut donc à combattre un basilic autre basilic que celui de Bournand qui était déjà mort. L'hypothèse que suggère notre équipe est que le basilic qui est dans le parc du château de Bournand est celui de Claunay, dit Bête de Claunay. Le basilic du parc n'a pas voulu répondre à nos questions.
Constat 3
Le basilic de Bournand hantait la Fontaine Adam et la Fontaine Boyvin. Or Huguet Frétard de Turzay, sieur de Claunay, dit Huet qui a tué celui de Claunay était marié comme nous l'avons dit à Agnès Boyvin, fille du sieur de la Fontaine Boyvin. La grande énigme historique est donc de savoir maintenant s'il existe un lien de parenté entre le basilic de Claunay et celui de Bournand. Si oui, quel est ce lien de parenté ?
Article de Jean-Claude Raymond avec des textes de Fernande Germain et de Marie-Hélène Coupaye, des photographies de Louisette Couderain et de Jean-Claude Raymond, des documents transmis par Fabienne Aubry et Josette Perlin.
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Dernière modification : 2008-01-09 - 15:44:43
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