A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Niré-le-Dolent
La Chapelle souterraine
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Bien des Loudunais de longue date ont entendu parler du sanctuaire ou de la chapelle de Niré-de-Dolent. Ce lieu, propriété privée, est interdit de visite pour des raisons de sécurité.
Nous avions eu l'occasion d'en parler, à partir d'une sorte de légende qui était racontée vers 1930. L'action se passait pendant la Révolution française, elle concernait un prêtre qui avait trouvé refuge dans des caves de Niré-le-Dolent. Une de ces caves était aménagée en chapelle. Au cours de nos lectures, nous avons trouvé les noms des protagonistes de cette histoire : Louis-Alexandre Triffaut des Treilles dont nous rapportons quelques éléments biographiques et l'abbé Moreau, curé de Saint-Léger. Nous donnons ici la description de cette chapelle telle que donnée par l'abbé Bleau dans son ouvrage Précis d'Histoire sur la ville et les possédés de Loudun. La description correspond avec exactitude à la photographie que nous présentons ci-dessous avec l'autorisation du photographe M. Aguillon et le propriétaire M. Robert Méron que nous remercions.
« Quelques prêtres de Loudun allèrent se cacher au fond de caves obscures, et c'est là qu'à l'insu de leurs persécuteurs, ils ont célébré les saints mystères et administré les sacrements pendant toute la durée de la Révolution.
« J'ai été naguère faire ma pieuse visite ou si l'on veut mon pélérinage au sanctuaire souterrain de Niré. En m'y rendant la première fois, ne connaissant pas au juste mon chemin, j'abordai sur la route un cantonnier : " Mon ami, les caves de Niré, s'il vous plaît ? — Ah ! Monsieur, me répondit-il, vous allez voir sans doute la chapelle qui s'y trouve ; je regrette fort de n'avoir pas le temps de vous y conduire, car c'est là, voyez-vous, que mon père a fait autrefois sa première communion ! " Ces dernières paroles prononcées avec attendrissement, me laissèrent tout ému. Une première communion, me disais-je, on ne l'oublie jamais ; mais surtout une première communion dans une catacombe…
« Cette catacombe s'ouvre à mi-colline par une porte d'entrée un peu plus grande que celle d'une cave ordinaire. On s'engage sous une voûte surbaissée qui arrive quelquefois jusqu'au front, et l'on parcourt, avant d'arriver à la chapelle un chemin sinueux d'environ trois cents
mètres. Tout à coup, au détour d'un pilier, vous vous trouvez en présence d'un autel taillé dans la pierre ; au-dessus de l'autel sont quatre colonnes, deux de chaque côté, entre lesquelles vous apercevez sur la muraille une croix peinte en noir, et sur cette croix sombre l'image du Sauveur, puis tout autour, quatre têtes d'anges et, au pied de la croix, la représentation de trois saintes femmes, vêtues en bleu et en rouge. Ces images, à la vérité, sont d'une peinture sans art ; mais ce qui importe le plus, c'est qu'on y reconnaît la touche admirable de la piété et de l'amour.
« En face de l'autel s'étend une sorte de nef de 15 à 20 mètres de profondeur, sur 3 ou 4 de large et l'on voit, autour des murailles de petites banquettes taillées dans le roc, sur lesquells s'asseyait l'assistance. À l'entrée de la chapelle, on remarque à droite une espèce de trou formé dans la pierre à hauteur de main : c'était sans doute un bénitier. D'autres entailles pratiquées çà et là devaient servir à appuyer les lampes. Sur les deux chapiteaux des colonnes qui surmontent l'autel, on lit : 1796. C'est sans doute la date sinon de la construction souterraine, du moins de l'autel. »
Abbé Bleau
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Dernière modification : 2008-01-07 - 09:04:13
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