A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou

Beuxes
près de Loudun (France - Vienne)
par Jean-Claude Raymond

Histoire par Robuchon

Cette localité, dénommée au XIIe siècle Bocia, et dans un grand nombre de titres anciens Beusses, est située sur le Négron, et est desservie par une station de la ligne Tours aux Sables ; le territoire de cette commune, habité par 435 âmes, est composé surtout de prés marécageux et de bois taillis où la truffe se trouve en assez grande quantité.

Le fief de Beuxes, qui relevait de la Motte-Chandeniers [la Mothe-Chandeniers], a été possédé presque tout le temps par les seigneurs du château de la Jaille, dont nous parlerons plus loin.

Le curé suivant, aveu rendu le 19 mars 1607 par Jehan de la Flotte, conseiller et aumônier de Marguerite de Navarre relevait du seigneur de Beuxes à 8 sols 4 deniers de cens.

Il reste encore dans le bourg, enclavées dans des maisons particulières, deux grosses tours qui faisaient autrefois partie d'un château de forme rectangulaire ; le rempart de l'est était visible il y a encore quelques années ; un bail consenti le 30 septembre 1602 par Louis de Beauvollier, seigneur des Malardières, mentionne « une tour qui est dans la forteresse du dict Beusses et au bout de l'église ».

Parmi les maisons nobles qui existaient autrefois dans cette paroisse, nous citerons Launay, où une chapelle avait été fondée le 17 novembre 1611 par Gabriel Ferrand, seigneur de ce lieu, et Anne de Puygirault, sa femme ;  le Pas, qui appartient actuellement à M. Thonnard du Temple, conseiller général, et qui a été possédé par les de Gré, de Mondion, de Bellivier, des Francs, du Chilleau ; le Moulin Pallu, qui avait été donné en 1235 à l'abbaye de Fontevrault [Fontevraud] par Pierre, seigneur de Varennes, du consentement d'Aimeri de Varennes, clerc son frère ; Villedan, possédé au XVe et XVIesiècle par les Sainte-Marthe ; Bourcany, tenu par les deBeauvollier (1403-1605), Marreau, Avril ; les Malardières, possédés par une autre branche des de Beauvollier de 1377 à 1725.

Nous devons aussi signaler tout particulièrement l'église de Beuxes, qui, par ses dispositions et ses détails, prouve qu'à l'époque romane le Loudunais était dans une voie d'originalité qui ne s'est pas continuée. La seule nef qui compose cette église est coupée en son milieu par le clocher. Il n'existe pas de transept. Cette disposition a une origine fort ancienne que nous avons trouvé dans les églises primitives du Berry. Nous attirons également l'attention des visiteurs sur le procédé employé pour créer dans la corniche de la nef des détails que le manque de pierre ne permettait d'établir en saillie. Deux cours superposés de dents de scie ont été creusés en déaffleurement du nu général du mur. Le larmier est très peu en saillie sur ce même nu. Il est séparé des dents de scie par un cours modillon dont le fond continue le fond en pente des dents de scie. Cette inovation[sic], dont nous ne connaissons pas d'autre exemple, est du meilleur effet.

La porte principale a, dès l'origine, été établie latéralement. La décoration de son archivolte, comme celle des fenêtres, est uniquement composée d'ornements géométriques d'une finesse et d'une simplicité vraiment remarquables.

Les amateurs de paysages feront bien de prêter au village de Beuxes quelques instants d'attention. Son groupement coquet fait penser à plusieurs coins du Bocage vendéen (Voir planche 9).

Sur les coteaux qui bordent du côté de l'Indre-et-Loire le ruisseau du Négron, et non loin de Beuxes, se cache dans un repli de terrain, le village de Marçay, qui est dominé par un ancien château.

Ce château, anciennement nommé Bauçay, relevait de Loudun a foi et hommage lige de 30 jours de garde et aux loyaux aides ; il a été possédé en 1213 par Gaudin Ramefort ; en 1260 par Hugues de Bauçay ; en 1405 par Jehan de Faye. Le 9 avril 1525 René de Faye, seigneur de Marçay, et Jeanne de Vertou, sa femme, vendirent à René de Bastarnai, enfant d'honneur du roi, baron du Bouchage, seigneur de Montrésor et du Bridoré, l'hôtel noble, fief, terre, seigneurie et justice de Marçay, assis en la paroisse dudit lieu de Marçay, au pays Loudunois, avec les métairies du château, de la Bérangerie, la Baraudière, et les bois de haute futaie.

Le 3 mars 1599 Françoise de Bastarnai fit faire une visite pour constater l'état du château de Marçay-lez-Chinon. Il fut reconnu que de nombreux dégats avaient été causés aux bâtiments par les gens de guerre du seigneur de Chavigny et par ceux de la Trémoille, qui y avait séjourné en 1599 ; pendant les troubles, nous apprend cet acte, les habitants de Marçay et des paroisses voisines se retiraient dans le château pour se mettre à l'abri des pillards qui tenaient campagne.

Dès 1606 ce fief était possédé par Simon le Bossu, maître ordinaire en la Chambre des Comptes de Paris, qui le 28 mai 1607 faisait arpenter son domaine de Marçay. A cette époque le château fort de Marçay consistait en deux corps d'hôtel flanqués de trois grosses tours, deux rondes et une octogonale, jeu de paume, caves, prisons à mettre prisonniers, basse-cour, le tout entouré de douves et de hautes murailles ; un pont-levis donnait accès dans la cour.

En 1723, cette seigneurie, saisie sur Stéphane le Bossu, fut adjugée à la requête de ses créanciers à Françoise Dreux, veuve de Charles Odart, et à Marie Dreux, sa sœur ; Marie-Anne Dreux, veuve de Charles-Antoine-Marie d'Arcemale, baron de Langon, rendit aveu en 1775 pour Marçay : « De vous Louis XVI, roi de France et de Navarre, notre souverain seigneur, je, dame Marie-Anne Dreux, dame de Marçay, le Petit-Puy, le Plessis, la Vaugaudry, la Chancellerie et autres lieux, veuve de messire Antoine-Charles d'Arcemale, seigneur baron de Langon, le Breuil, Monsenil, Guinefolle, les Lionnières, et autres lieux, tiens et advoue tenir à cause de votre château de Loudun et de la Roche-Clermault, mon fief, terre et seigneurie de Marçay, lesquelles choses j'ai eues à titre successif de feu messire Charles Dreux, mon frère. »

La baronne de Langon mourut le 24 pluviôse an VII et ses héritiers vendirent ses biens. Marçay fut adjugé le 6 messidor an X (2 août 1802) à M. Luc Gilbert, décédé, laissant pour lui succéder Mme d'Espinay-Montault. Ce domaine est aujourd'hui possédé par un des plus érudits archéologues angevins, M. Gustave d'Espinay, ancien conseiller à la Cour d'appel d'Angers, ancien président de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, qui nous a très obligeamment communiqué les archives de Marçay.

Le château de Marçay existe encore, mais les fortifications mentionnées dans l'acte de 1607 sont en grande partie détruites ; les trois tours sont encore debout, elles semblent appartenir à la fin du XVe siècle et au commencement du XVIe ; une quatrième tour a été ajoutée de nos jours ; une chapelle construite au XVIe siècle a été démolie.

J. Robuchon

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Portails symétriques

Les Maladries

Beuxes — Les Malaldries, portail symétrique.

©Jean-Claude Raymond — 2008-11-11 — sur  D759 (N 47° 4' 29" ; E 0° 10' 19").

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Dernière modification : 2008-11-23 - 10:22:14

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