A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Ennemis de Rabelais
Ennemis et détracteurs
par Jean-Claude Raymond
Frère au couvent de Fontenay, ce dernier se déclara opposés aux hellénisants. On craignait généralement dans les couvents que l'étude du grec et des sciences ne perdît les âmes. Il devint la bête noire de Rabelais. Cela mena à la fouille des cellules de Rabelais et de Lamy et à la confiscation de leurs livres.
Noël Beda vécut de 1470 à 1537. Il est donc contemporain de Rabelais. Il fut un personnage important, principal du Collège de Montaigu (Montagne Sainte-Geneviève à Paris) de 1504 à 1514, après y avoir fait ses études. C'est probablement au cours de celles-ci qu'il rencontre et fait siennes les idées de la Devotio moderna de Jean Standonck. Il obtient son doctorat en 1508. Dès 1514, il poursuit les théologiens qui ont des idées qui les rapprochent de la Réforme et les Humanistes. En 1521, lors de la controverse avec Luther, Beda réussit à réunir derrière lui toute la faculté de théologie de Paris.
On dirait, s'il vivait aujourd'hui, qu'il serait pour le moins un doctrinaire, probablement un intégriste, tant il fut intransigeant et n'hésita pas à s'attaquer à tous ceux qui à ses yeux s'écartaient de ce qu'il considérait être la Doctrine de l'Église. Il mena au bûcher le chevalier Louis de Berquin bien qu'il fût catholique, prétendant :
Il est de foi catholique que non seulement on peut, mais on doit punir du dernier supplice.L'évêque Guillaume Briconnet qui accueillait les prêcheurs évangélistes à Meaux dut se soumettre. Beda s'attaqua à Érasme, considéré dans l'Europe d'alors comme l'un des esprits les plus féconds de son époque et à Lefèvre d'Étaples, dans ses Annotations qu'il publie en 1526. Érasme réussit en intervenant auprès de François Ier à faire retirer ce libelle. Mais le texte réapparaît à Cologne. Beda publie, en 1529, Adversus Clandestinos Lutheranos où il avance que les Humanistes favorisent les idées de l'hérésie.
Imbart de la Tour décrit Beda comme :
retors au physique (bedonnant, petit, bossu et boîteux) comme au moral, mais dialecticien habile, intègre de mœurs, zélateur d'autant plus intrépide que lui-même a été censuré pour des opinoins téméraires, insensible aux attaques, indifférent aux moyens, toujours prêt à montrer les crocs contre ses collègues aussi bien que contre ses ennemis…
Jules Michelet dit :
Beda, supérieur de Montaigu, chef des étudiants sans étude qu'on nommaient Cappets, tribun de la gueuserie pieuse et de la république ignorantine, était roi sur sa montagne (Sainte-Geneviève) et difficilement permettait à l'autre roi, le roi de la France; de rien usurper chez lui.
Certains auteurs prétendent que Beda aurait inspiré à Rabelais le personnage de Picrochole. On peut penser aussi à un certain Sainte-Marthe. Peut-être, que Picrochole a hérité des travers des deux personnages. Charles-Quint serait aussi un prétendant.
Travaux historiques de Pierre Caron, dossiers et fiches de préparation à sa thèse de l’Ecole des chartes, “ Noël Beda, principal du Collège de Montaigu, syndic de la Faculté de théologie de Paris (? - 1537).
Ce moine de Fontevrault rédige un pamphlet contre les mauvais livres Theotimus sive de tollendis et expurgandis malis libris, iis præcipue quos vix incolumi fide acpietate plerique legere queant. On y décrit Rabelais comme un glouton, cynique. Des biographes emboîtèrent le pas confondant l'homme et ses personnages.
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Dernière modification : 2007-12-28 - 10:28:25
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