A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Jean Mignon
Curé dénonciateur d'Urbain Grandier
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Fils de Jehan MIGNON, licencié en droit, avocat à Loudun, et de honorable dame Jehanne Trincant. Le prêtre Mignon était boiteux. Devenu doyen des chanoines de Sainte Croix, il dénonça Urbain GRANDIER, chanoine de la même collégiale et curé de Saint-Pierre du Marché, à l'évêque de Poitiers, Henri-Louis de Chasteignier de la Rochepozay. Sur cette dénonciation, le scandaleux curé fut décrété de prise de corps, le 22 octobre 1629. Le coupable fut condamné à jeûner au pain et à l'eau tous les vendredis pendant trois mois, et interdit des fonctions sacrées, dans le diocèse de Poitiers, pendant cinq ans, et à Loudun pour toujours. GRANDIER en appela de ce jugement devant le métropolitain de Bordeaux, Henri d'Escoubleau de Sourdis.Ce prélat leva l'interdit. Cette sentence d'absolution ne fit que porter au comble l'irritation et la haine des opposants à GRANDIER.
La réunion de ses bénéfices avait excité l'envie de ses collègues. En outre, les succès du curé comme prédicateur, ses sarcasmes à l'égard de ses rivaux, sa tenue arrogante et son influence sur la haute société par les charmes de sa personne, tout contribuait à augmenter le nombre de ses ennemis.
Le premier aumonier des Ursulines, Moussault du Fresne étant mort, ce fut Jean Mignon qui occupa ce poste. Survint l'affaire des possessions. Le chanoine commença par exorciser les religieuses en secret, puis afin de l'aider dans ce difficile ministère, il manda Pierre Granger, curé de Véniers et Pierre Barré, curé de Saint-Jacques de Chinon, qui se rendit en procession jusqu'à Loudun, à la tête d'un grand nombre de ses paroissiens. Le premier exorcisme public eut lieu le 11 ocotobre 1632.
On sait le reste de la malheureuse affaire, où Mignon se montra fort peu " mignon" envers son collègue.
Le doyen de Sainte-Croix, si connu dans le procès d'Urbain Grandier, attacha son nom en 1648, à une œuvre charitable de grande importance. Il établit à Loudun la maison de la Charité. Ce souvenir est plus glorieux à sa mémoire que celui de ses poursuites contre son peu édifiant collègue.
Loudun
Jean Mignon, fils de Jehanne Trincant, se trouve apparenté à Louis Trincant un des accusateurs d'Urbain Grandier dont la fille eut un enfant de ce dernier qui était lui-même curé. Il faut noter que Jean Mignon et sœur Jeanne-des-Anges étaient infirmes alors qu'Urbain Grandier était bel homme et avait un succès certain auprès des femmes. Que de raisons de vouloir la perte du curé Grandier qui en plus n'était pas de Loudun.
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Dernière modification : 2007-12-27 - 14:20:32
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