A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Auguste-Louis Lerosey
Prêtre à loudun et historien de la ville
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Né, le 18 mars 1844, à Périers (Manche), il fut ordonné prêtre à Coutances, le 6 juin 1868. Prêtre à Saint-Sulpice, appliqué à la direction des Grands Séminaires, de 1870 à 1894, et au ministère de la paroisse Saint-Sulpice à Paris, de 1894 à 1896, il devint secrétaire particulier de Mgr Baron, évêque d'Angers, et chanoine honoraire de ce diocèse en 1896. À la mort de cet évêque, arrivée deux ans après, en 1898, il entra dans le diocèse de Poitiers. En 1901, il fut nommé par Mgr Pelgé aumônier des Religieuses de l'Immaculée-Conception à Niort, et en mars 1904 curé de Saint-Hilaire-du-Martray.
Auguste-Louis Lerosey,
Loudun — Histoire civile et religieuse
Nous connaissons principalement Auguste-Louis Lerosey par son livre Loudun - Histoire civile et religieuse. Il y fournit une mine de renseignements sur l'histoire civile et religieuse de Loudun et les célébrités de la ville. On peut toutefois regretter quelque tendance partisane ayant pour effet de mettre en avant les faits catholiques ou vendéens, minimisant le rôle des protestants, voire occultant certains aspects de l'histoire. Il semble nécessaire de confronter les écrits de Lerosey à d'autres auteurs, plus modernes et moins engagés religieusement.
Pour étayer notre thèse, prenons l'exemple de la liste des curés de Saint-Pierre-du-Martray devenu par la suite Saint-Hilaire-du-Martray. La chronologie présente un trou. En effet, Lerosey donne comme dernier curé pour la période allant jusqu'en 1791 Louis-Alexandre Triffaut des Treilles. La liste ne reprend qu'en 1803 avec un nom Dutertre et surtout à partir de 1804 avec Chesneau d'Irvault. Que s'est-il passé entre 1791 et 1804 ? Georges de Marsay fut élu curé à la place de Triffaut des Treilles, en 1791. Mais renversement de situation en 1803, Triffaut obtenait la cure de Saint-Pierre-du-Marché. La même année Georges de Marsay était remplacé à Saint-Pierre-du-Martray. On le retrouvait économe de l'hospice de Loudun. Bien qu'il fut mort à Loudun et fut élu député unique en 1789, Georges de Marsay n'est pas cité par Lerosey.
Cette période sous la Terreur marqua fortement les esprits puisque l'histoire d'un prêtre réfractaire était encore racontée aux enfants au début de ce siècle comme une légende.