A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Urbain Grandier
l'homme
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Il est probable que la description ci-dessous va surprendre, voire même choquer certains. Je voudrais montrer les différentes facettes de l'homme Urbain Grandier. Celles-ci nous paraissent contradictoires et même antagonistes :
Il fut victime de l'acharnement d'esprits obtus qui voyaient les démons partout. Il fut regardé par les esprits bien pensants comme l'archétype du débauché. Il fut aussi considéré par certains anticléricaux comme un porte-drapeau. Je ne m'inscris dans aucune de ces chapelles.
Il
y a un aspect qui me déplaît chez Urbain Grandier,
c'est le manque de considération qu'il a
vis-à-vis des femmes, en particulier de ses
conquêtes.
Jean-Claude Raymond
Il fallait un
prêtre de choc
pour affronter les protestants à Loudun, ville partagée entre
catholiques
et protestants. On peut supposer qu'il y fut envoyé car il avait
de véritables dons d'orateur. Il le montra, en particulier,
lorsqu'il prononça l'éloge funèbre du poète
loudunais Scévole
de Sainte-Marthe.
Ce dernier était aussi homme influent et reconnu qui contribua
par sa négociation à épargner Loudun de
l'entrée des troupes catholiques. Ses concitoyens lui
attribuèrent le titre de Sauveur
de la patrie en reconnaissance. Urbain Grandier
fréquentait le cénacle
animé par le poète et auxquels participaient des gens en vue.
Le pouvoir de séduction d'Urbain Grandier semble avoir été très grand auprès des femmes.
Entre les témoins de ces accusations, il y en avait cinq qui pouvaient faire une grande impression. De ces cinq, il y avait trois femmes qui se sont senties tout à coup embrasées pour lui, d'un amour violent, sans que cette passion se soit allumée dans leur cœur par degrés, suivant les lois de la Nature. La première dit que cela lui arriva après qu'elle eut reçu la Communion de sa main, et qu'il l'eut regardée fixement ; que ce feu qui la consumait, fut précédé d'un petit frisson dans tous ses membres. La seconde dit qu'il l'arrêta dans la rue, qu'il lui serra la main, qu'elle fut alors éprise d'une forte passion. La troisième dit qu'après qu'il l'eut regardée à la porte de l'Église des Carmes, où il entrait avec une Procession, elle se sentit extrêmement émue, et elle eut un si grand désir de satisfaire les mouvements ardents et inquiets qui prenaient naissance dans son cœur, qu'elle n'avait pas la force d'y résister.
François Gayot de Pitaval
in Chroniques — Nous - Urbain Grandier - Martin Guerre condamnés, exécutés
éditions du Cherche-Lune, page 66
Consulter Urbain Grandier et les femmes où sont présentés quelques cas de séduction.
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Dernière modification : 2007-12-25 - 15:11:56
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