A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Urbain Grandier
et les femmes
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Quand Urbain Grandier rencontre Madeleine de Brou, c'est déjà une femme, vierge certainement, d'une trentaine d'années, orpheline, d'une des plus prestigieuses familles nobles du Loudunais. Elle avait refusé tous les partis qui lui avaient été présentés. Croyante et pratiquante, elle avait même songé se faire religieuse à la mort de ses parents qui avaient demandé à Grandier de veiller sur leur fille et assurer son avenir. Les communions fréquentes de Madeleine données par Grandier, les séjours fréquents à la sacristie étaient autant de rencontres. Madeleine de Brou n'était pas femme à se laisser séduire facilement.
Grandier usa de tout son savoir, de toute sa persuasion pour la dissuader d'entrer au cloître. Enfin, pour vaincre ses résistante de croyante, il rédigea un Traité du célibat, dont le but était de prouver que les ecclésiastiques avaient le droit de se marier.
On ne sait
pas qui a eu l'idée de mariage consacré : Madeleine pour tester
jusqu'où pouvait aller Grandier ou Grandier pour vaincre les dernières
réticences de Melle de Brou ? Ainsi, le mariage fut célébré.
Grandier y tenait le rôle du prêtre et du marié.
Il semble que la
consommation du mariage rendit Melle de Brou (secrètement épouse
Grandier) si heureuse que ses nombreux prétendants se rendirent compte
de la transformation, en particulier le plus assidu que Melle de Brou
supportait mal, Pierre Menuau, avocat du roi et par ailleurs personnage
fallot. La nouvelle d'un concubinage entre Grandier et Melle de Brou se
répandit.
Grandier poursuivait de ses assuidités une jeune gouvernante, cousine de Hervé qui la protégeait. Il semble que la jeune fille ne fut pas insensible aux charmes du curé. Hervé s'en rendit compte et en prit ombrage. Il insultait Grandier en public à chaque fois qu'il en avait l'occasion.
A l'époque
des débuts de Grandier à Loudun la femme Moussaut de Fresne n'était
plus une jeune beauté ; mais le mari n'en était pas moins
particulièrement jaloux. Si bien, comme le rapporte le Manuscrit d'un habitant de Loudun de la collection
Barbier, que Moussaut de Fresne
battit tant à coups d'épée qu'il pensait l'avoir laissé mort, dont le dit curé en fut longtemps arrêté au lit.
Quand Madame
Tricant mourut, elle fit promettre à Grandier de veiller à sa fille Philippe.
Urbain Grandier avait table ouverte chez Louis Trincant,
le père, ami de Sainte-Marthe et admirateur à l'époque d'Urbain
Grandier. Le résultat est que Philippe se trouva enceinte du
prêtre.
De là, la rancune tenace de Louis contre Grandier. Il fit tout pour
perdre et faire condamner ce dernier. Remarquons au passage que le
comportement de Grandier envers Philippe, à partir du moment où il
connut
son état, est pour le moins léger et indigne d'un futur père. Il se
comporta comme un prêtre méprisant ne voyant alors dans la femme que la
pécheresse.
Contrairement à ce que l'on peut trouver dans certains livres ou films, on a maintenant la certitude que Grandier n'avait jamais vu les Ursulines avant le début de son procès et n'eut jamais de relation amoureuse avec aucune d'elles. Cela ne veut pas dire que certaines d'entre elles ne fussent pas amoureuses du beau prêtre.
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Dernière modification : 2007-12-25 - 15:46:35
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