A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
La Fée Électricité
Les gens du village découvrent l'éclairage électrique
par Jean-Claude Raymond
La distribution de l'électricité arriva dans le nord de la Vienne vers 1925. La ligne longeait la route départementale. Ainsi, le pavillon de mon grand-père qui bordait cette route fut l'un des tout premiers électrifiés. Les voisins voulurent voir ce que cela donnait. Mon grand-père, de connivence avec mon père qui avait alors à peu près dix ans, mirent au point un petit numéro.
Lorsque des voisins curieux venaient voir les prodiges de la technique nouvelle, mon grand-père les faisaient entrer dans la salle à manger, dont les contrevents avaient été clos à dessein. Mon grand-père laissait à son fils l'honneur de guider les curieux vers la pénombre de cette pièce. Mon père entrait le premier, restait près de la porte et dissimulait l'interrupteur électrique dans son dos.
Mon grand-père s'approchait de la table comme d'un autel. Les spectateurs répartis autour de la table au-dessus de laquelle pendait une suspension multicolore attendaient le moment où la lumière apparaîtrait. Ils s'attendaient à l'utilisation d'un équipement et à des manipulations compliquées, voire même dangereuses. On avait entendu dire que l'électricité pouvait tuer. Alors tel un prestidigitateur, à moins qu'il ne se fusse agi d'un sorcier, mon grand-père levant les bras montrait ses mains vides, il marmonnait dans sa moustache une pseudo formule magique inintelligible, accompagnée de quelques grands gestes. Il terminait par un «fée Électricité éclaire» solennelle, autoritaire qui n'acceptait aucune réplique, à haute et intelligible voix. Et, la lumière lui obéissait et se propageait instantanément dans la pièce, intense et continue.
Les gens se regardaient incrédules. Ils pensaient bien qu'il y avait un truc. Mais, ils ne savaient pas lequel. Personne n'avait encore vu et encore moins manipulé un interrupteur. Alors, mon grand-père entreprenait d'éteindre la lampe. La mise en scène était plus simple. Il s'approchait de la table se penchait et soufflait sur l'ampoule qui, telle une bougie s'éteignait, aussi soudainement qu'elle s'était mise à briller. Chacun cherchait la supercherie. Mais personne ne trouvait. Mon grand-père recommençait le numéro de l'allumage : formule magique, gestes et «fée Électricité éclaire». Et, comme la première fois, la lumière obéissait. Elle se laissait ensuite souffler plus docile qu'une vulgaire chandelle qui a l'habitude de fumer et qu'il faut la plupart du temps moucher. Mon père sans rien dire, à l'insu de tous qui n'avaient d'yeux que pour l'ampoule, manipulait l'interrupteur électrique, un bras replié dans le dos. La démonstration faite mon grand-père sortait le premier, entraînant à sa suite les voisins ébahis ; mon père repartait le dernier, démasquant l'interrupteur.
Liger Le Grimaud
1977
En 1923, des communes de la Vienne décident de se regrouper pour installer et développer le réseau électrique jusqu'à leur territoire. À leur initiative se met en place le syndicat Intercommunal d'Électricité et d'Équipement de la Vienne (SIEEDV). 242 communes y adhèrent, il crée la Régie d'Électricité de la Vienne (REDV), en 1925.
En 1946, la loi de nationalisation nationalise les sociétés privées d'électricité. Le Syndicat intercommunal de la Vienne reste fidèle à la Régie qui n'étant pas une entreprise privée continue sa mission d'électrification. Ainsi, EDF n'avait pas le monopole de la distribution. Mais, le territoir français était réparti entre EDF et d'autres régies. Au 2004-01-01, dans le cadre de la libéralisation de l'énergie, le syndicat intercommunal de la Vienne regroupe les Régies d'Électricité et de Gaz au sein de Sorégies.
Dans une autre histoire, Éclairage au gaz, nous savons que le collège de Loudun ne possédait pas l'électricité à l'époque de l'histoire (entre mai 1924 et avril 1925).
Les logotypes participent à la construction d'une image de marque d'une entreprise. Ils ne sont pas choisis au hasard. Ils sont généralement révélateurs des époques, des modes, des moyens techniques disponibles. Voir notre article sur l'évolution de Bibendum Bibendum et sa famille à travers les âges sur notre site Antick. La suite des logotypes ci-dessous est-elle révélatrice ?
Le début de la période correspond à la première facture reçue comme suite à l'électrification d'une construction nouvelle. Elle ne correspond au début de la présence de ce logotype sur les factures de la RSIEDV.
Un nouveau logotype apparaît en 1988 sur un nouveau modèle de facture. A la fin de 1988, tout en gardant le même logotype, le modèle de facture est changé et passe d'une impression à 2 couleurs (bleu et jaune) à trois couleurs avec des encadrés roses.
Un troisième
modèle de facture apparaît en 1991. La facture présente plus de détails
Un quatrième modèle
apparaît en 1992. Le rose a disparu mais la facture
comprend un titre universel de paiement en rouge. Cette dernière
présente encore
de nouveaux détails.
Le nouveau logotype gagne en lisibilité. L'éclair est franchement visible et ne se confond pas avec une sorte de S stylisée.
Le changement de logotype est la principale modification. La lecture de ce nouveau logotype n'est pas évidente. Représente-t-il un compteur heures creuses-heures pleines. Il faut être initié pour savoir.
Le logotype comprend maintenant celui de l'Association française d'assurance qualité (AFAQ). La facture est inchangée.
La seule modification est le remplacement du logotype La Régie d'Électricité de la Vienne par celui de Sorégies. On remarquera que les coordonnées de Sorégies apparaissent en tête avec les nouveaux numéros en 08 et l'adresse sur Internet.
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Dernière modification : 2008-01-09 - 17:14:02
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