A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Le Cinéma à Loudun
Des débuts à aujourd'hui
par Jacques Sergent et Jean-Claude Raymond
Table des matières
Cette petite histoire du cinématographe à Loudun a été possible grâce au travail de recherche de Jacques Sergent.
Lors de l'apparition du cinématographe, il n'existait pas de salles équipées pour les projections qui apparurent progressivement d'abord dans les grandes villes puis dans les plus petites. Ces dernières n'étaient d'aileurs pas électrifiées. Loudun ne le sera que le samedi 20 mars 1926 ! Plusieurs articles de A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou portent sur des sujets concernant la vie avant l'arrivée de l'électricité et sur cette arrivée elle-même.
Des entreprises possédant des équipements ambulants allaient de ville en ville comme le font aujourd'hui les cirques. Parmi les équipements se trouvaient, outre un projecteur, des générateurs de courant électrique. Les projections pouvaient se faire dans des salles des fêtes, des théâtres oubien en plein-air. Voici quelques exemples.
Légende
Dans les années 1910, L'Auto-Cinéma, se proclamant le plus grand établissement du genre se déplace de ville en ville pour quelques jours de projection comme en témoigne cette affiche utilisée à Loudun. Pendant 2 jours, vante un Spectacle grandiose et sensationnel présenté comme Le plus merveilleux, le plus étonnant, le plus complet spectacle cinlmatographique connu de nos jours surpassant tout ce que vous avez pu voir jusqu'à ce jour. L'électricité est produite par groupes électrogènes de Dion-Bouton car Loudun n'est pas encore électrifiée. Les titres d'alors sont :
Pour rassurer le public le plus large, on peut lire que : le Spectacle, unique dans les Annales Cinématographiques, se recommande tout particulièrement aux Familles, il est Attrayant, de Bon Goût & d'une Profonde Moralité.
La projection avait lieu sur la place donc en plein-air.
Au Théâtre de Loudun une soirée est donnée par le Cinématographe Pathé, avec son nouvel appareil faisant des projections électriques avec des vues d'une netteté remarquable et sans aucun scintillement.
… le spectacle est intéressant bien choisi et de toute moralité, les vues splendides : Sous l'embrun, Amour d'automne, La Mariée est trop jeune, Bébé adopte un petit frère ont été projetés sur l'écran avec beaucoup d'application. Les vues ne tremblent pas. la lumière très douce ne fatigue pas les yeux, et à l'avantage de donner un beau relief artisitique aux tableaux, les spectateurs ont emporté un agréable souvenir de cette agréable soirée.
in Le journal de Loudun
Grâce à l'initiative d'une personne une salle de projection est trouvée et des projections régulières sont prévues. Loudun n'étant pas encore électrifiée, il fallut installer une machine à vapeur (locomobile) dans un jardin voisin.
M. de Lambert, qui n'est pas un étranger pour nous, il est presque un de nos concitoyens, ayant depuis des années adopté notre belle province pour venir s'y reposer des fatigues des affaires, a eu l'heureuse inspiration de doter notre ville d'une salle de cinéma vraiment artistique. Son passé, ses connaissance techniques, nous sont un sûr garant du succès qui ne peut manquer d'atteindre sa très intéressante initiative. Au risque d'être taxé d'indiscrétion, nous pouvons dire que son intention est de consacrer les soirées des samedis, les matinées et les soirées des dimanches à des projections d'un haut intérêt, donnant les plus beaux films d'actualité. Toutes les félicitations à M. de Lambert pour cette heureuse idée, que nous souhaitons se voir réaliser le plus vite.
C'est le dimanche 24 mai 1919 qu'a lieu l'inauguration du Grand Cinéma de Loudun, rue du palais, ancienne salle Saupic. Le grand film de Louis Feuillade "Vendémiaire" est projeté, la musique est sous la direction de Mme Proust, l'électricité est fournie par les Etablissement Gilbert à l'aide d'une locomobile qui se trouve dans les jardins de Mr Moreau de la Ronde.
in Le Journal de Loudun
Article paru après les premières séances :
Décidément, et malgré toute les difficultés qui accompagnent toujours un début, nous sommes heureux de constater que les premières représentations des 24, 25, 29, 31 mai et le 1er juin ont eu un succès retentissant. Le public a pleinement apprécié les beaux films qui ont été présentés, et nous félicitons la direction du soin qu'elle a eu de produire des programmes aussi intéressants.
Enfin, nous avons un cinéma digne de ce nom, à Loudun !
ALLEZ AU PALACE, les Dimanches Fêtes et Jours de foire de Loudun, en matinée à 14h30 et en soirée à 20h30.in Le Journal de Loudun
Carte d'invitation quelques mois après l'inauguration du Grand Cinéma.
Le samedi 20 mars 1926, l'électricité arrive à Loudun! Les lieux de projection peuvent alors se multiplier.
A la belle saison, des projections se font en plein air. Le Modern'cinéma à l'initiative de M. Lemert, directeur du cinéma Palace donne des séances cinématographiques gratuites sur la terrasse de l'Hôtel de la Roue d'Or avec orchestre.
A une centaine de mètres l'Hôtel Gazeau en fait autant, c'est le ciné du Portail Chaussée avec terrasse en plein air.
L'abbé Rossard, curé de l'église du Martray, organise des séances de cinéma dans sa paroisse.
Le dimanche 5 mai 1929, le cinéma du patronage de la jeunesse catholique ouvre ses portes rue de l'Abreuvoir La Croix sur le rocher (probablement le film muet, réalisé par Edmond Levenq et Jean Rosne, sorti en 1927, produit par Étoie-Film. Anne-Marie et Yannick sont amoureux. Mais, le père de cette dernière préfère le prodigue Keridou à Yannick qui va finir par démasquer Keridou, le contrebandier. Le père d'Anne-Marie finit par donner son consentement.)
Le samedi 1er
novembre 1930 en matinée à 16h30,
le
Ciné-Étoile-Standard,
rue de l'Abreuvoir, progamme
Victime, un
grand film dramatique en cinq parties.
Le dimanche 8 février 1931, est projeté
Melle
de la Seiglière, scénario
d'André Antoine et de Jules Saneau,
interprétation Huguette Duflos de la
comédie française.
Désormais on peut passer des bobines de 100 à 120
mètres, d'une durée de 25 à 30 mn.
Auparavant, le Pathé Baby passait des bobines de 20
mètres d'une durèe de 5 à
6 mn.
Au Palace-Cinéma
Théâtre, le dimanche 12 novembre
1931, on peut voir et écouter Le
Chemin du Paradis,
la grande opérette cinématographique parlante et
chantante.
Salle du Patronage
Cornay, le dimanche 30 mars 1935, est projeté La Roche aux mouettes
d'après le roman de Jules
Sandeau,
réalisé par Georges Monca, sorti en 1932 par
Star-Film (M. et Mme Henry se sont établis en Bretagne pour
soigner leur fils. Un jour, il part avec des copains en haute mer. Les
choses tournent mal et les enfants ont failli périr si leurs
pères n'étaient pas intervenus à
temps).
Le samedi 4 mai 1935 à la salle Cornay c'est au tour de La Croix de Fer,
100% parlant.
En août 1957, sous la direction de M. Jean Landreau,
le Ciné
Cornay est aménagé en
cinémascope.
En août 1962, le Ciné
Cornay s'équipe de nouveaux fauteuils.
Puis, il devient municipal et en novembre 2004, le hall d'accueil est
complètement transformé et dans la salle de
cinéma le balcon a disparu.
Le Cinéma
Palace disparaît dans les années 80
pour laisser place à des logements qui portent le nom
de Résidence
du Palace.
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A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou vous remercie de votre visite
Dernière modification : 2008-09-24 - 16:56:52
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