A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
La Touraine vue par les écrivains
Citations
par Jean-Claude raymond
Table des matières
Honte à qui n'admirerait pas ma joyeuse, ma belle, ma brave Touraine dont les sept vallées ruissellent d'eau et de vin !
Honoré de Balzac
in Les Deux Amis
L'esprit tourangeau est fin, joli, comme il doit l'être dans un pays où les rois de France ont longtemps tenu leur cour ; esprit ardent, artiste, poétique, voluptueux, mais dont les dispositions premières s'abolissent promptement. La mollesse de l'air, la beauté du climat, une certaine facilité d'existence et la bonhomie des moeurs y étouffent bientôt le sentiment des arts, y rétrécissent le plus vaste coeur, corrodent la plus tenace des volontés. Transplantez le Tourangeau, ses qualités se développent et produisent de grandes choses ainsi que l'ont fait dans les sphères les plus diverses Rabelais, Semblançais, Plantin et Descartes, Boucicault et Pinaigrier, Verville et Courier. Aussi le Tourangeau, si remarquable au dehors, chez lui demeure comme l'Indien sur sa natte ; comme le Turc sur son divan. Il emploie son esprit à se moquer de son voisin, à se réjouir, et arrive au bout de la vie, heureux. La Touraine est la véritable abbaye de Thélème, si vantée dans le livre de Gargantua ; il s'y trouve, comme dans l'œuvre du poète, de complaisantes religieuses, et la bonne chère, tant célébrée par Rabelais, y trône. Quant à la fainéantise, elle est sublime admirablement exprimée par ce dicton populaire : " Tourangeau veux-tu de la soupe ? -- Oui. -- Apporte ton écuelle ! -- Je n'ai plus faim. " Est-ce la joie du vignoble, est-ce la douceur harmonieuse des plus beaux paysages de la Francce, est-ce la tranquillité d'un pays où jamais ne pénétrèrent les armes de l'étranger qu'est dû le mol abandon de ces faciles et douces moeurs ? À ces questions, nulles réponses. Allez dans cette Turquie de la France, vous y resterez paresseux, oisifs, heureux.
[Sans la Touraine], ce serait pour moi la mort
Honoré de Balzac
in une lettre
Ne me demandez plus pourquoi j'aime la Touraine. Je ne l'aime pas comme on aime son berceau, ni comme on aime un oasis dans le désert ; je l'aime comme un artiste aime l'art. Sans la Touraine, peut-être ne vivrais-je pas.
Honoré de Balzac
in Le Lys dans la vallée
propos du personnage Félix Vandenesse
Ce n'est rien d'exalter la terre nourricière, de célébrer ses crus renommés, de vanter ses sites pittoresques, si l'on ne sait évoquer son histoire et définir son évolution sentimentale. Le caractère propre de chaque province, c'est l'artiste et c'est l'écrivain qui nous le révèlent. Pour un voyageur d'un jour, qu'une curiosité légitime transporte, et qui tente de mêler un sentiment, une idée, ˆ une impression reçue, le rire d'un Rabelais est autrement significatif que telle ou telle description d'un guide scrupuleux. Rien ne révèlera mieux le " Délicieux Paradis de Touraine " qu'une page caustique de Paul-Louis Courrier, ou le récit imagé d'un Balzac et d'un Vigny. »
Ad. van Bever
in La Touraine
Avec une préface et des notes de Ad. Van Bever,
édité par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Orléans
La ville de Tours, agréablement assise sur les rives délicieuses de la Loire, fait penser à Florence, dont l’Arno baigne les murs qu’elle paraît, elle aussi, quitter à regret. Or non loin de la capitale de la Toscane s’élève, dans un site des plus pittoresques une petite ville dont le nom a été mêlé à toutes les grandes œuvres que le Moyen-Âge et la Renaissance ont vu s’accomplir en Italie. J’ai nommé Sienne, qui fut naguère le berceau où les arts s’épanouirent tout d’abord pour resplendir ensuite sur les bords de l’Arno ; ses églises, son hôtel de ville, les restes de son château, ses mille curiosités et jusqu’à son jardin public de la Liza, situé sur les hauteurs, présentent un caractère bien particulier que le voyageur garde empreint fort avant dans son souvenir. N’ai-je-pas, du même coup, tracé le crayon d’une autre cité, sise non loin du chef-lieu de la Touraine, de la jolie ville d’Amboise ?Chanoine Louis-Auguste Bossebœuf
in préface d'Amboise, le château, la ville et le canton
1877
Bien chers amis, cette Touraine, où je voudrais tant vous voir, est vraiment une terre de délices. L'air y a une douceur qui dépasse cette douceur angevine, vantée par un poète.
Anatole France
in lettre du 20 avril 1915
Je n’ai pas trouvé d’endroit qui convînt mieux au climat de mon cœur[…] »
Anatole France
Les bons Tourangeaux sont simples comme leur vie, doux comme l’air qu’ils respirent, et forts comme le sol puissant qu’ils fertilisent. On ne voit sur leurs traits bruns ni la froide immobilité du Nord, ni la vivacité grimacière du Midi ; leur visage a, comme leur caractère, quelque chose de la candeur du vrai peuple de Saint Louis ; leurs cheveux châtains sont encore longs et arrondis autour des oreilles comme les statues de pierre de nos vieux rois ; leur langage est le plus pur français, sans lenteur, sans vitesse, sans accent ; le berceau de la langue est la, près du berceau de la monarchie
Alfred de Vigny
in Cinq-Mars ou Une conjuration sous Louis XIII
1826
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Dernière modification : 2014-01-19 - 11:22:18
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