A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Au Temps des cuirassiers
Souvenirs
Jean-Claude Raymond Fernande Germain
Table des matières
En 1905, Marcel Garnier dont les parents étaient boulangers dans le faubourg du Martray à LOUDUN, recevait sa feuille d'incorporation sous les drapeaux. C'était un fort gaillard de 1 mètre 90 et il ne fut pas étonné de découvrir sur sa convocation qu'il était appelé dans le 8e régiment de cuirassiers sis au Champ de Mars à Tours. Dans ce régiment de grosse cavalerie des hommes de fortes statures y étaient convoqués. Aimant les chevaux, car en ayant toujours eu pour faire les livraisons de pain dans Loudun et dans la campagne environnante, il fut enchanté de son départ dans cette ville de Tours qui était bien attirante comparée à Loudun. Sur son cheval et habillé en cuirassier, il avait fière allure avec son sabre. Son uniforme était composé d'une cuirasse, habit bleu, parements, revers, collets, liserés écarlates et un casque de fer poli à cimier de cuivre, orné d'une crinière noire.
Il était très connu dans son pays natal et très heureux de montrer sa nouvelle tenue aux camarades de sa classe. C'était un bon vivant et que fallait-il faire pour pouvoir être remarqué au maximum ? Une idée géniale germa dans son esprit. À Loudun, il y avait un lieu, rue Housse- Galants, appelé l'Ancienne- Comédie qui, à l'origine était destiné aux pièces de théâtre, les spectacles de comédiens ou de chansonniers, etc. Mais ces distractions ne faisaient pas recette à Loudun. Ils créèrent alors dans ces immenses salles des bals de société et des apéritifs dansants. Un beau dimanche après-midi notre soldat cuirassier arriva à Loudun et sans complexe se rendit dans la salle de l'Ancienne- Comédie monté sur son cheval, armé de son sabre, de son casque à crinière et, sur un beau parquet ciré, il fendit la foule de danseurs (salle actuellede l'Internet et d'informatique). Il faut imaginer la surprise du public et aussi le spectacle de ce cheval harnaché au pas à travers les valseurs. On en parla longtemps à Loudun. Marcel Garnier fut toujours un passionné de la race chevaline, il avait d'ailleurs ses chevaux de courses jusqu'à la fin de sa vie pour les courses hippiques de La Roche-Posay, Richelieu, Chinon, etc.
Une autre anecdote à propos de Marcel Garnier. Habitant de tout temps à Loudun, il avait ses boxes et écuries à proximité de la porte du Martray et, pour faire paître ses chevaux, ses prairies se trouvaient tout près de la rivière du Martiel. Un jour d'orage l'un des chevaux, énervé par la chaleur, prit son élan et sauta le mur d'enceinte. Derrière ce mur se trouvait le lavoir et le cheval tomba au milieu des lavandières occupées à laver leur linge. Quelle surprise ! Un cheval dans un lavoir ! D'après les dires, le cheval en sortit sans encombre.
A l'occasion du mariage de sa petite fille, en 1934, le soldat Albigès raconta sa bataille de Reichshoffen (guerre de 1870) à quelques parents alors réunis. Il était déjà un vieux monsieur, mais des larmes lui vinrent aux yeux. Il était cuirassier de grosse cavalerie et à l'âge de 27 ans il fut mobilisé. Il narra la défaite de l'armée du maréchal de Mac-Mahon, le 6 août 1870, armée de 35 000 hommes contre les 130 000 du Prince Royal de Prusse. Les cuirassiers français s'illustrèrent par une charge héroïque, mais inutile. Il réchappa à ce massacre. Mais son cheval s'était effondré sous lui. Il ne s'était jamais totalement remis de cette perte.
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Dernière modification : 2008-01-18 - 14:56:01
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