A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
De l'utilité des talons-hauts pour passer la ligne de démarcation
Seconde-Guerre
Jean-Claude Raymond Fernande Germain
Table des matières
Commençons notre histoire en 1939 car pour Lucien, c'est à cette date que va débuter une série d'évènements découlant de la Seconde Guerre et de l'Occupation. La guerre contre l’Allemagne devenait tous les jours plus imminente. Les vociférations d'Hitler entendues à la radio contribuaient à effrayer tout le pays. La vie s'était ralentie, le commerce n’était plus prospère, les gens faisaient des réserves de vivres et aussi économisaient pour les années noires en perspective. En 1939, Lucien, né en 1920, n'était pas mobilisable car il n'avait pas encore accompli son service militaire.
Début août 1939, déclaration de la guerre contre l’Allemagne. Nos jeunes et moins jeunes sont mobilisés. Les travaux des champs manquent de bras, pour la récolte en cours, et ensuite pour les vendanges qui sont importantes dans notre contrée. Les gens sont tristes, chaque famille a un des siens parti au front. Le souvenir du nombre des morts pendant la Première-Guerre est vivace dans la majorité des esprits.
Lucien ne fut appelé sous les drapeaux que le 9 juin 1940, incorporé dans l’aviation, au 109e Bataillon de l’Air à la base de Mettray près de Tours. Il y resta peu de temps car la France fut coupée en deux : zone libre et zone occupée. Tours se trouvant en zone occupée, son bataillon fut détaché à Arjuzanx, dans les Landes. Par la suite tous les jeunes gens appartenant au premier contingent de la classe 40 furent affectés aux Chantiers de Jeunesse, avec un statut particulier et assez litigieux. Lucien se trouva donc séparé de ses parents par la ligne de démarcation. Lorsqu'il vint à manquer d'argent, il écrivit à ses parents leur demandant de lui envoyer des vivres pour compléter l'ordinaire. Mais, il était impossible d'envoyer des colis en zone libre ou de transporter des colis ou de l'argent de la zone occupée à la zone libre.
Les parents décidèrent de prendre le train pour aller voir leur fils. Ils furent fouillés à la ligne de démarcation. Tout se passa pour le mieux. Arrivés à Limoges, la maman de Lucien alla directement chez un cordonnier et là, se déchaussant d’une belle chaussure à talon aiguille, elle lui demanda de déclouer son talon, ce qu’il fit aussitôt. Là, à la surprise du cordonnier, elle sortit, bien plié entre le talon et la chaussure, un beau billet de cinq mille francs qu'elle avait passé au nez et à la barbe des Allemands. Elle allait pouvoir le remettre à son cher fils.
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Dernière modification : 2007-12-10 - 19:30:36
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