A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Lucien, caché chez des amis
pendant l'occupation allemande
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Un mois déjà que Lucien s'est enfui du camp de travail du Verdon (Pointe de Grave). Hébergé chez une tante dans les Deux-Sèvres, Georgette son épouse, Josette sa fille lui manquent. Il finit par décider en concertation avec sa famille de retourner à Loudun. Combien de temps allait durer cette guerre ? L'éloignement ne pouvait durer longtemps et de plus si la Kommandantur revenait à la charge il craignait que les Allemands s'en prissent à celles qu'il aimait le plus. Pour les protéger, il s'était même résolu à se rendre dans le cas où l'on viendrait le chercher.
Chez ses parents, rue des Marchands se fut l'effervescence. Sans rien dire aux voisins, Fernande et ses beaux-parents organisèrent la maison de façon qu'une personne, bien cachée, puisse vivre heureux loin des regards du voisinage. Tout d'abord il fallut parer à une éventuelle perquisition. Un de leurs amis, électricien installa des sonnettes, avec des boutons bien cachés à des endroits idoines, qui devaient permettre d'avertir à distance Lucien, en cas de danger. En fait, si on excepte le magasin un passage avec trois marches commandait l'accès aux parties habitées de l'immeuble. En cas de besoin, On avait prévu un endroit pour que Lucien puissse cacher dans un faux grenier, à l'abri de tous les regards. Avec cette organisation et les dispositifs mis en place, on pouvait envisager qu'un jour il pourrait venir habiter chez lui, avec sa femme et sa petite fille, à l'abri de tous les regards et vivre ainsi jusqu'à la fin de cette triste période.
Après tous ces préparatifs, Lucien pouvait revenir à Loudun. Il arriva de nuit, après le couvre-feu, chez l'ami électricien. Par précaution, il y resta un mois pensant que les Allemands pouvaient revenir le chercher plusieurs fois. La vie recluse de clandestin n'est pas si facile à supporter. Être renfermé dans une pièce à longueur de journées, sans rien avoir à faire que lire, ce n'est pas rien ; les heures ne passent pas vite. Heureusement, la chambre de Lucien donnait sur une petite place, rue de la Tour-Volue, et tous les après-midi Georgette y promenait Josette. Il y avait là un banc que Lucien pouvait voir ce qui lui permettait d'observer de loin, sa fille manger son gâteau. La petite fille, ne savait pas que son papa était si près. Josette n'avait pas tout à fait un an et il était impossible d'expliquer cela à une enfant de cet âge.
Parfois, Georgette allait retrouver Lucien le soir, après le couvre-feu, pendant les rondes, en se camouflant dans les portes cochères, pour éviter les rondes allemandes, et revenait le matin à l'aube. Heureusement qu'à Loudun il y avait de très petites rues peu fréquentées. Dans les moments difficiles, quand on est jeune, on est téméraire, voire inconscient. Et, comme le dit Georgette, son ange gardien veillait sur elle. Les recherches allemandes ne s'étant pas renouvelées, Lucien décida de franchir le pas et de rentrer rue des Marchands, vivre en famille.
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Dernière modification : 2007-12-10 - 18:28:40
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