A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Bombardement de Loudun
Le 18 juin 1940
par Fernande Germain
Table des matières
En juin, pour Georgette et son fiancé Lucien, les évènements allaient se précipiter. Lucien qui était trop jeune lors de la mobilisation fut appelé le 9 juin 1940 pour faire ses classes au 109e Bataillon de l’air à Tours. Et de même que bon nombre de français prenaiennt la fuite pour s’éloigner de l’armée allemande, le 10 juin, le gouvernement quittait Paris pour Tours et peu après pour Bordeaux, bientôt suivi par la population apeurée des réfugiés. Le même jour, le régiment de Lucien, comme tous les fuyards, partirent de Tours dès les paquetages remis à chacun. C’était la débâcle, une gigantesque débandade sur les routes avec des voitures chargées de matelas, valises, des gens épuisés par la fatigue et la peur car les avions étaient au dessus de leurs têtes pour pilonner tous ces réfugiés qui ne demandaient qu’à partir au plus vite.
Tôt, le matin du 18 juin, trois coups de sirène avertirent la population. Les parents de Georgette, Georgette et sa sœur descendirent dans la cave de la maison qu'ils habitaient avenue de la Gare, se croyant en sécurité. Les avions allemands (certains prétendirent que c’était des avions italiens, et je crois que le doute subsiste) arrivèrent en trombe en prenant pour cible les voies ferrées. L’avenue de la Gare était aux premières places. Ils avaient eu juste le temps de descendre les escaliers qu’un bruit assourdissant se fit entendre. Ils se retrouvèrent dans une poussière de plâtre. Leurs vêtements, leurs cheveux, leurs visages étaient tout poudrés d'une fine poussière. La maison avait été terriblement secouée, ils pensèrent que la bombe ne devait pas être tombée très loin. En effet, lorsqu'ils osèrent mettre le nez dans la rue, ils se rendirent compte que la bombe était tombée à 20 à 30 mètres de la maison, tout près de la gare. Un monsieur qui avait voulu regarder les avions était mort sur le coup, atteint par des éclats, et un jeune garçon avait été blessé.
Une autre bombe était tombée route de Saumur, à 20 mètres à vol d’oiseaux de notre jardin. La voie ferrée était visée, elle n'avait été manquée que de 20 mètres. A un autre endroit, tout près du passage à niveau, l'hôtel du Soleil levant fut touché. Des réfugiés y logeaient, il y eut plusieurs dizaines de tués. Nous avions eu « chaud » ce jour là. Il faut dire ici, que notre cave n’était pas un abri fiable car le plafond n’était pas en ciment, mais en plâtre, ce qui nous a valu toute cette poussière. Par la suite, il fallut faire chaîner la maison pour qu'elle ne se dégrade pas davantage au fil des ans.
Hôtel du Soleil levant. ©Pierre Decosse.
Pendant
ce temps mon fiancé, Lucien et son régiment, avec
les
réfugiés descendaient vers le sud de la France
direction Arjuzanx. Ce 18 juin, il passa tout près de
Loudun. Il
entendit dire que Loudun avait été
bombardé et qu’il y avait eu des morts. Comme il
n’y avait aucun moyen de communication, il resta au moins 15
jours avant de savoir si j'avais survécu à ce
bombardement.
Le bombardement eut lieu vers 6 heures. On ne sait pas s'il fut fait par des avions allemands ou italiens. Les maisons Cailleau, Descoux (hôtel du Soleil Levant), Lesuire, Poussineau furent touchées voire complètement détruites. Il fut fatal à une vingtaine de personnes. Voir Commémoration du 60e anniversaire du 8 mai 1945 à Loudun.
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Dernière modification : 2009-12-07 - 10:55:34
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