A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou

Collège René-Descartes
à Châtellerault
par Jean-Claude Raymond

Le collège de Châtellerault, un peu d'histoire

L’histoire du Collège de Châtellerault commence en l’année 1467, ainsi que nous l’apprend L’inventaire des titres du duché de Châtellerault, où l’on peut lire ce qui suit :

Le 28 décembre 1467, Maistre Aymar de Maury, juge au tribunal de Châtellerault, vendit à Monseigneur le Vicomte de Châtellerault, Charles d’Anjounote et aux bourgeois, manants et habitants de Châtellerault, une maison, verger, cour, estables et appartenances d’icelle, tenant à la rue qui tend du Prieuré de Saint-Romain aux murs, pour le prix de 400 écus(note) d’or. Laquelle maison avec ses dépendances fut, par eux acquise, pour y faire les écoles du Collège de cette ville.


En outre, dans les archives du Collège, nous relevons une note ainsi conçue :…

un bail à rente du 2 Janvier 1362 par lequel Jeanine Aublaire abandonne à la veuve Philippon, une lisière de terre sise paroisse Saint-Romain près le logis des Écoles.

Il nous est donc permis de croire que le Collège de Châtellerault peut être rangé parmi les plus anciens de France. On peut même supposer avec Camille Pagé que l’acquisition eut pour but de rendre officiel un établissement où des enfants étaient réunis habituellement pour y recevoir un certain enseignement.

Certes, au XIVe siècle, c’était une idée très nouvelle. Aussi, comme toute nouveauté, elle sera longtemps contestée, notamment par Montaigne et par Erasme qui, dans son Eloge de la Folie, n’hésite pas à traiter de véritables fous, les maîtres pratiquant de genre d’enseignement.

Mais nos « bourgeois, manants et habitants de Châtellerault », devançant en cela leur illustre voisin, Rabelais et son Abbaye de Thélème, essayèrent de donner à leurs enfants la meilleure instruction possible.

Cependant, il faut reconnaître qu’au cours des XVe et XVIe siècles, le choix d’un principal du Collège de Châtellerault fut surtout le sujet de conflits entre les diverses autorités qui avaient la charge de son élection.

Aussi, vers 1560, l’ordonnance royale d’Orléans avait été nécessaire pour régler les droits de chacun. Il y était en particulier stipulé que le Précepteur serait élu par l’Archevêque ou l’Évêque du lieu, appelés les chanoines de leurs églises et les maires, Eschevins, Conseillers au Capitoul(note).

L’application en fut particulièrement difficile à Châtellerault. Il y eut de nombreuses querelles entre les autorités religieuses et laïques, s’opposant souvent sur le candidat à retenir, pour des questions de principes, ce qui était plutôt préjudiciable au bon fonctionnement de l’établissement, surtout quand ces querelles s’éternisaient. Comme celle qui commença en 1727 et n’était pas terminée en 1732.

Notons encore l’incident qui surgit en 1764. Le principal, trop âgé, doit être remplacé. Deux candidats se présentent : le Sieur Serreau, prêtre vicaire de Saint-Savin, chaudement recommandé par l’évêché comme parfait humaniste et d’excellente moralité, est retenu. Malheureusement, le sieur Serreau avait l’habitude de fréquenter les salles de jeux, d’une façon bien innocente puisqu’il y venait jouer au billard. Mais, circonstance aggravante, il avait été vu dans un de ces établissements le jour même de sa nomination. L’abbé Serreau fut convoqué et avoua qu’en effet, le jour de sa nomination, il était allé dans une salle de billard avec quelques-uns de ses amis mais qu’il n’avait point pensé que cette démarche put être critiquée… se trouvant en période de vacances. Enfin, il reconnut qu’il était contre le caractère d’un ecclésiastique et d’un principal de collège de fréquenter de tels établissements. Les excuses ayant été acceptées, il exerça à la satisfaction de tous, la charge de principal jusqu’à sa mort, survenue à l’âge de 48 ans.

En dehors de cela, nous n’avons que peu de renseignements sur la vie de notre Collège pour la période qui s’étend sur les XVe, XVIe et XVIIe siècles. Sans doute, discipline et enseignement devaient y suivre les mêmes normes que les collèges de la région parisienne, si nous en croyons les critiques formulées par Rabelais eu début du XVIe.

A titre d’exemple, nous voyons comment, à la fin du Moyen Âge, se passait la journée d’un élève du collège Montagu. Cet établissement parisien était alors célèbre par les succès de ses élèves aux examens mais aussi par la rigueur de la discipline ; le fouet y était administré presque quotidiennement, la mauvaise nourriture et parfois le jeûne y régnaient. Cependant, les élèves affluaient de toutes parts.

Voici l’emploi du temps pour un élève de philosophie :

  • 4 h — Lever (6 h de nos jours)
  • 5 h — Leçon
  • 6 h — Messe et premier repas (un petit pain)
  • 7 h — Récréation
  • 8 h — Leçon
  • 10 h — Discussion et argumentation
  • 11 h — Dîner(note) accompagné d’une lecture de la Bible ou de la vie des Saints. Le Principal prenait la parole, adressait des éloges ou des blâmes aux élèves, annonçait les punitions, les corrections méritées la veille.
  • 12 h — Révision des leçons, travaux divers
  • 14 h — Récréation
  • 15 h — Leçon
  • 17 h — Souper
  • 18 h — Examen du travail de la journée
  • 19 h — Complies (completæ horæ – dernière partie de l’office divin des vêpres du soir)
  • 20 h — Coucher en hiver
  • 21 h — Coucher en été.

L’enseignement comportait surtout l’étude du latin auquel vint s’ajouter le grec, à l’époque de la Renaissance.

Mais comment ces langues étaient-elles enseignées ?

Vivès, un auteur de l’époque, nous en fournit un exemple, d’un comique achevé :

  • Enfant, dis-moi en quel mois mourut Virgile ?
  • Au mois de septembre, mon maître ?
  • En quel endroit ?
  • A Brindes.
  • Quel jour de sept ? — Le 9 des Calendes.
  • Drôle(note) !! Veux-tu me déshonorer devant ces messieurs ? Avance-moi ma férule(note), retrousse ta manche et tends ta main pour avoir dit le 9 au lieu du 10. Fais attention à mieux répondre.

Et l’interrogation continue sur ce ton.

Il nous faut attendre la fin du XVIIIe pour avoir des renseignements précis.

Pendant la période révolutionnaire, à la fin de l’année 1791, les élèves passaient encore des examens et nous avons comme précieux documents les affiches de l’établissement qui préparait le recrutement de nouveaux élèves pour la prochaine année scolaire.

Dans la préambule, on pouvait lire ceci :

Dès que l’on soupçonna l’utilité des sciences, on se livra à l’étude de la langue latine… Les ouvrages des Romains ont ramené parmi nous le vrai goût ; leur histoire nous a éclairés sur nos devoirs et nos droits et ce double mérite ne peut être déprécié par l’époque reculée où l’étude de leur langue va se perdre. Nous offrons donc nos soins à tous ceux qui voudraient en recueillir les précieux avantages et nous ne négligerons rien pour la leur rendre fructueuse.
Cependant, pour ceux qui écarteraient le prix de la langue latine et borneraient l’éducation de Messieurs les Enfants aux principes de la langue française, aux éléments de l’histoire, de la géométrie, à une teinture de la littérature ou bien à l’art d’écrire proprement, de compter exactement ou même de parcourir les connaissances suffisantes pour atteindre la géométrie, pourront s’adresser à nous.

Les mêmes affiches donnent aussi le nom des auteurs étudiés :

Rhétorique

  • Horace : Satires et épîtres avec l’Art poétique
  • Tite-Live : 21e, 22e et 23e livres
  • Cicéron : Discours pour Ligarius et le roi Dejotarus
  • Boileau : L’Art Poétique

Seconde

  • Horace : Odes
  • Virgile : Énéïde
  • Sallustre : La guerre de Jugurtha
  • Cicéron : Les Catilinaires

Troisième

  • Virgile : Énéïde
  • Térence : Comédies : Andria, Phornio, Heautontimeroumenos (celui qui se châtie bien)
  • César : Commentaire de la Guerre des Gaules (3 premiers volumes)
  • Cicéron : Traité de la vieillesse

Quatrième

  • Virgile : Les Églogues (petits poèmes pastoraux)
  • Justin : Selectæ a Profanis historiæ(note)
  • Gresset : Les Églogues, traduites en vers français

Cinquième

  • Cornelius Nepos : De Vicis illestribus
  • Eutrope : Appendix de Diis
  • Phèdre : Les Fables

Sixième

  • Érasme, Colloques
  • Selectæ e veteri testamento historiæ (morceaux choisis de l’Ancien Testament)

Sont attachés au Collège : un maître de danse et un maître de musique.

La première lecture d’une telle liste d’auteurs n’a pas été sans nous surprendre. Deux textes seulement en langue française, encore l’auteur Gresset, poète totalement inconnu de nos jours, n’apporte qu’une traduction en vers du texte latin de Virgile au programme de cette classe.

On y étudie les comédies de Térence mais tout notre beau théâtre du XVIIe siècle, Corneille, Racine et Molière, est ignoré. Et cela se passe à la fin du XVIIIe, dans la patrie de Gaspard d’Auvergne, auteur d’une première traduction en langue vulgaire du Prince de Machiavel, dans la cité de René Descartes qui, un siècle auparavant, avait osé écrire son Discours de la Méthode en français, pour les hommes et les femmes de son pays.


Quelle était la vie des pensionnaires ? L’emploi du temps marque un certain adoucissement.

  • Lever — Heure non indiquée mais certainement plus tardive
  • 6h — Étude
  • 7 h — Déjeuner et toilette
  • 8 h — Classes
  • 10 h — Étude
  • 11 h 30 — Écriture et dessin
  • 12 h 30 — Dîner et récréation jusqu’à 14 H
  • 14 h — Étude
  • 15 h — Classes
  • 17 h — Musique, danse, etc.
  • 18 h — Étude
  • 19 h 30 — Souper et récréation
  • 21 h 45 — Prière
  • 22 h — Coucher

Il faut noter l’apparition d’un uniforme, habit de drap vert, doublé de même couleur, collet et parement ponceau avec boutons de métal. Chapeau rond, cheveux courts.

Là encore, nous ne possédons pas de documents sur la discipline qui, sans aucun doute, s’est adoucie. Cependant, certaines pratiques seraient certainement contestées par les parents, de nos jours. C’est ainsi que les coups de baguette sur les doigts étaient en usage puisqu’ils sont venus jusqu’à moi. Les malheureux qui n’arrivaient pas à mettre l’orthographe avaient les oreilles tirées sans ménagement.

Camille Pagé nous rappelle que, de son temps, l’usage du cachot, avec le régime du pain sec et à l’eau, était toujours en vigueur. A ce propos, il nous conte une aventure personnelle :

A cette époque, le Collège Communal de Châtellerault possédait dans ses combles un cachot.

Camille Pagé eut l’honneur d’y être enfermé. Après quelques heures d’efforts sur la serrure qui avait déjà subi de gros assauts, cette dernière céda. Notre prisonnier fit le tour de son grenier et avisa un grand vase de grès. Il se trouva que quelques pruneaux restaient au fond de cette jarre. C’était vraiment tentant, pour un enfant qui n’avait pour tout potage que du pain sec et de l’eau. La difficulté était d’atteindre les pruneaux mais il parvint à se hisser jusqu’au bord de l’ouverture et se penchant, il perdit l’équilibre et se retrouva la tête la première dans la jarre et dans l’incapacité de s’en sortir.

Heureusement, un domestique, attiré par le bruit, vint le délivrer.

Cet usage du cachot s’est continué pendant longtemps puisqu’en 1917, âgé de 6 ans, fréquentant l’école des petits de ma commune, c’était avec plaisir que chaque jour de classe, je retrouvais mes camarades et surtout notre jeune et élégante institutrice qui nous racontait, de sa voix suave et douce, la Conquête de la Gaule par le « méchant » Jules César. Elle nous récompensait par des bons-points, des images en couleur et, suprême récompense, parfois, elle nous embrassait. Mais cette douce jeune fille avait un moyen très efficace d’imposer sa discipline aux plus turbulents d’entre nous : c’était un placard aveugle, aménagé dans l’épaisseur du mur où se trouvait, je n’ai jamais su pourquoi, un trou d’environ 50 cm de diamètre. Sans sourciller, notre jeune pédagogue nous affirmait que ce trou était le refuge d’une grosse bête et aucun de nous ne mit sa parole en doute car il lui suffisait de menacer l’un d’entre nous du cachot pour que le silence régnât sur les 50 enfants de la classe des petits, si bien que jamais elle n’y enferma aucun élève !

Au XIXe siècle, les bâtiments de notre Collège subissent de nombreuses transformations. En particulier, sous le principalat de M. Perreau (1833-1839), les bâtiments du Collège furent élevés d’un étage, surmonté d’un grenier. Presque en même temps, la Ville de Châtelleraut  acheta pour la somme de 4 500 F un logis qui avoisinait le Collège. Des portes furent ouvertes pour le mettre en communication avec le Collège et une École de Commerce supérieure y fut établie.

Mais bientôt, les difficultés surgirent entre M. Perreau et le jeune et ambitieux M. Augustin Neveu qui, à 20 ans, en avait été nommé directeur. Les deux établissements furent séparés et se nuisirent réciproquement.

Un rapport du Préfet nous apprend qu’en 1837, il n’y avait plus que 45 élèves au Collège de Châtellerault.

C’est alors que M. Jacques Papillault, d’origine châtelleraudaise, fut présenté par le maire comme principal, avec l’espoir qu’il saurait réorganiser l’établissement en perdition. Jacques Papillault était sérieux et bénéficiait de plusieurs années d’expérience. En outre, il avait exercé au collège de Châtellerault de 1819 à 1825, puis à Chatillon(note) jusqu’en 1839. En homme averti de la situation châtelleraudaise, il n’accepta le poste qu’on lui proposait qu’à une condition : la réunion des deux établissements sous sa seule autorité.

Pendant les 29 années de son principalat, grâce à ses qualités d’administrateur et d’enseignant, le Collège jouit d’une prospérité qu’il n’avait jamais connue.

En 1858, le Collège recevait plus de 100 pensionnaires et autant d’externes. En 1841, une classe de philosophie avait été créée et Jacques Papillault en était le professeur. Les élèves avaient ainsi la possibilité de commencer et de terminer leurs études secondaires dans leur propre ville.

Son fils, Alfred Papillault, devait lui succéder en 1868.

En 1883, sur l’emplacement d’immeubles longeant la rue de la Taupanne, acquis par la Municipalité, fut implantée une nouvelle et imposante construction.

Enfin, en 1899, le maire Camille Dehogues couronna tous les efforts de ses devanciers en faisant construire le portail que tous les Châtelleraudais connaissent.

Nous venons de voir l’historique des bâtiments et des principaux chefs d’établissement.

Mais, en tant qu’ancien enseignant, j’étais curieux de savoir qui enseignait, ce qu’on enseignait. Ma recherche fut couronnée de succès. Un peu par hasard, j’eus connaissance de documents très intéressants, les palmarès de distribution solennelle des prix. La reproduction, presque in extenso de ces derniers, dût-elle être fastidieuse pour le lecteur, m’a semblé indispensable pour la clarté de l’exposé. Ils  nous permettent de connaître les matières enseignées.


Distribution solennelle des Prix du Collège de Châtellerault

Année scolaire 1838-1840(note)

(notons que 1839 coïncide avec l’arrivée de M. Jacques Papillault).

Rhétorique

Aucun élève

Classe de seconde : Professeur M. Papillault

  • Narration française
  • Narration latine
  • Thème latin
  • Version latine
  • Thème grec
  • Histoire
  • Géographie

Classe de 3ème : Professeur M. Blet

  • (Les mêmes matières que M. Papillault)
  • Arithmétique — professeur : M. Bousset
  • Géométrie
  • Orthographe
  • Mémoire

Classes de 4ème et 5ème : Professeur M. Bousset

  • Arithmétique
  • Géométrie
  • Orthographe
  • Mémoire

A noter que les élèves de l’École de Commerce de 1ère Division suivent les cours d’arithmétique.

Classe de Commerce – École supérieure : Professeur M. Neveu

2 classes – 3 divisions chacune

  • Narration française, arithmétique, tenue des livres, géométrie
  • Dessin linéaire, grammaire, orthographe, histoire, géographie, mémoire
  • Écritures : anglaise, ronde, gothique, lecture.

Distribution solennelle des Prix 1840 – 1841


Une nouveauté : étude des langues anglaise et italienne.
Classe de Commerce École supérieure : toujours un seul maître : M. Neveu

Note : La rentrée des classes est fixée au 18 octobre. Il est prudent d’attendre que les vendanges soient faites ainsi que les récoltes des noix, etc.

Distribution solennelle des Prix 1841-1842 du Collège de Châtellerault

Création de la classe de Philosophie.
Pour la première fois, il est fait mention d’une école élémentaire.

En 1870, pour la première fois, le Collège prend le nom de Collège communal de 1ère classe. Quatre types d’enseignement :   
  • Enseignement classique
  • Enseignement spécial
  • École de Commerce
  • Classe primaire
  • Enseignement secondaire spécial

L’importance de tels documents n’échappera pas au lecteur. En effet, ces derniers attestent la création d’un enseignement pratique et capable d’intéresser les familles modestes de la population châtelleraudaise. Il serait intéressant de rechercher si, à la même époque, semblable initiative fut prise par les villes voisines.

Le 9 Juillet 1900, M. Camille Dehogues, maire de Châtellerault, rappelait à ses collègues élus la même année sur un programme où il était fait état, entre autres promesses, de la création d’une École primaire supérieure.


Il justifiait la nécessité de cette création par les mauvais résultats obtenus au Cours Complémentaire installé au Collège en date du 17 novembre 1892. Dans la même délibération, il était précisé qu’une Ecole primaire supérieure aurait pour but de préparer au Certificat d’Études Primaires, du Brevet Élémentaire, au Concours des Écoles Normales d’Instituteurs, aux Écoles des Arts et Métiers, d’Agriculture, des Apprentis mécaniciens de la Flotte, à l’École des Contremaîtres de Cluny, aux Administrations des Postes et Télégraphes, des Contributions Indirectes, des Ponts et Chaussées.

Elle pouvait également fournir aux industriels de la région des élèves, futurs contremaîtres. Quatre sections étaient envisagées :
  1. Section industrielle
  2. Section commerciale
  3. Section agricole
  4. Section normale

Après bien des difficultés administratives, en Octobre 1902, la première rentrée se faisait à l’École primaire supérieure annexée au Collège. L’effectif était de 175 élèves. Elle passa à 218. En octobre 1903, la 3e année commençait à fonctionner.

Pendant quarante ans, elle devait accueillir, non seulement les élèves du Châtelleraudais mais aussi du Loudunais.

La loi du 15 août 1941 devait porter un coup fatal à l’Enseignement primaire supérieur et créait, comme vous le savez, les trois types d’enseignement que nous connaissons maintenant : classique, moderne et technique.

Notons enfin que l’existence de cette École primaire supérieure eut un heureux effet, bien inattendu, pour notre Collège.

En 1927, le Maire était M. Ripault qui, pendant de  longues années, mena un véritable combat pour faire de René Descartes un Châtelleraudais à part entière. Dans cet ordre d’idées, il proposa que le Collège Communal de Garçons fût placé sous le patronage du philosophe. Mais, à cette époque, l’Académie de Poitiers comprenait l’Indre-et-Loire. Les autorités répondirent à la demande notre cartésien par une fin de non recevoir, attendu qu’il existait déjà dans l’Académie, un établissement d’enseignement secondaire portant le même nom à Tours. Mais, c’était sans compter avec l’astuce de notre compatriote.

Bien, dit-il. Je ne peux pas donner le nom de René-Descartes au Collège de Châtellerault mais vous ne pouvez m’empêcher de l’attribuer à l’Ecole primaire supérieure

Ce qui donna Collège et École primaire supérieure René-Descartes.

Lorsqu’en 1940, il fallut, par ordre de l’armée d’occupation, abandonner ce que nous appelons « le vieux collège », on s’empressa d’inscrire sur le portail des bâtiments nouvellement affectés, Collège René-Descartes, nom qu’il porte toujours, en dépit de la disparition de cette bonne École primaire supérieure.

Si bien que nous pouvons affirmer que sans son École primaire supérieure annexée, le Collège ne porterait sans doute pas le glorieux nom de René Descartes.

Il est dans l’esprit des Châtelleraudais de ne jamais s’abandonner au découragement. L’École primaire supérieure disparaît, aussitôt, un Centre d’apprentissage prend le relais, avec plusieurs sections : bois, fer (serrurerie), électricité, bâtiment. Et dans quelles conditions ! Les travaux d’atelier s’installent dans le bâtiment neuf en face de la gare, une partie des cours a lieu au Collège, les autres, dans une propriété proche de la gare. En fin de journée, les élèves vont dormir dans les bâtiments du vieux collège.

Mais lorsque la cité Technique Branly ouvrira ses portes, tout sera prêt pour occuper une partie des nouveaux locaux : maîtres, machines, matériel scolaire.

Et maintenant, je demande au lecteur la permission de lui livrer quelques souvenirs personnels.

C’est en octobre 1952 que je prenais avec le plus grand plaisir mon poste de professeur de Lettres au collège René-Descartes, poste attendu pendant huit ans. Quelques années auparavant, j’avais été reçu par mon ancien chef d’établissement de Loudun, le principal Brocas. Ce dernier m’avait montré l’établissement, le parc, aux arbres plus que centenaires, la magnifique roseraie… J’en étais reparti ébloui, avec l’idée que le collège René-Descartes était vraiment l’établissement de mes rêves.

Malheureusement, la première rentrée dans ce paradis scolaire devait m’apporter beaucoup de déceptions. La roseraie vivait ses dernières heures, la plupart des arbres avaient disparu et au beau milieu de la cour, près du Tabary(note), s’allongeaient une bonne demi-douzaine de cabanes en bois délavé par les pluies, aux toitures d’Éverit en mauvais état.

C’était la solution adoptée pour loger le flux des élèves dû à la poussée démographique d’après-guerre.

Contre mauvaise fortune, faisant bon cœur, je m’avançais vers la cabane qui m’avait été désignée. Au moment où je m’apprêtais à ouvrir la porte de ce triste local, 20 voix crièrent avec un bel ensemble : « Attention, Monsieur !!! ». Je crus à un chahut. Il n’en était rien. Les gentils élèves de 5e prévenaient le nouveau venu qu’il fallait tenir la porte à deux mains pour suppléer à un manque de gond supérieur, sans quoi, elle retombait sur la tête de l’imprudent. L’intérieur n’était pas mieux : le plancher, fait de grosses planches mal jointes, assurait un renouvellement de l’air très efficace. Les matins d’hiver, le thermomètre n’atteignait que rarement 10°C en dépit d’un poêle bourré d’un charbon à combustion lente, sans doute. L’après-midi, ce dernier s’éteignait régulièrement vers 15 h 30. Et pour comble de bonheur, un chat ayant élu domicile sous notre malheureux plancher, prenait part à la classe par des miaulements prolongés et modulés.   

Mais je n’étais pas au bout de mon étonnement. Au début de l’année scolaire, n’ayant pu loger ma famille, je pris mes repas au réfectoire des maîtres.

En m’y rendant, je découvris que le Collège abritait une entreprise de nettoyage et de teinturerie. De toute évidence, l’installation était non seulement vétuste mais en contradiction avec toutes les règles de la plus rudimentaire sécurité dans ce genre d’exploitation.

Ayant fait part de mon étonnement à mes collègues, ces derniers se firent un plaisir de m’apprendre comment, quelques années auparavant, il y avait également un quincaillier, exerçant son commerce dans les locaux occupés maintenant par une salle de classe et la bibliothèque. Le jeudi n’étant pas jour de classe, le quincaillier déballait ses marchandises, me dit-on, dans la cour d’honneur. A la rigueur, cela pouvait sembler tolérable jusqu’au jour où la distribution des prix coïncida avec le jour du marché… Imaginez les officiels arrivant, en grande tenue, obligés d’avancer parmi tous ces objets hétéroclites, peu conformes à l’esthétique d’une cour d’honneur d’un Collège d’Enseignement Secondaire, tout cela entourant le buste de Descartes !

Il fallut, dans un cas comme dans l’autre, attendre la fin du bail des occupants pour que la Municipalité puisse récupérer l’ensemble des bâtiments.

Néanmoins, les professeurs étaient là ; les élèves étaient respectueux des règles de la discipline, désireux d’apprendre, de réussir. Et vous avouerez que c’est bien là le principal. Vous dirais-je que c’est avec plaisir que je revois en mémoire les matins d’hiver où je profitais du froid excessif pour rassembler professeur et élèves autour du poêle ? On y déclamait les fables de La Fontaine, les délicieux poèmes de Prévert… ou encore mieux, nous jouions des scènes de Molière, Racine, Corneille, Jules Romains, Anouilh, Pagnol… En somme, c’était le bon temps !

Quelques années après mon arrivée, les baraquements disparurent et furent remplacés par d’autres pour attendre la construction de 40 classes ; ces dernières s’élevèrent en un temps record. Elles possèdent certaines salles adaptées à des fonctions bien précises, comme les salles de physique et chimie, pourvues de tables de dissection et de manipulations. Personnellement, j’appréciais beaucoup le fait d’exercer dans une salle dont j’avais la clé et que je pouvais décorer en rapport avec les sujets étudiés.

Pour être un peu plus complet, il me faudrait encore vous conter une coutume qui a disparu depuis quelques années, la distribution solennelle des prix dans un lycée ou collège de l’enseignement secondaire.

Bien que ce soit déjà de l’histoire ancienne pour les jeunes d’aujourd’hui, je ne vous décrirai pas le faste de ces chaudes après-midi où les maîtres apparaissaient, vêtus de longues robes noires sur lesquelles s’agrafaient les épitoges jaunes, rouges ou violettes selon les disciplines, portant une, deux ou trois bandes d’hermine, le tout couronné par une toque cylindrique.


Aux flonflons d’un orchestre et d’une chorale d’élèves, succédaient les fameux discours d’usage prononcés par le plus jeune professeur, suivi de la réponse du président de cérémonie. Ces assauts d’éloquence, jugés la plupart du temps ennuyeux, n’étaient pas toujours écoutés avec l’attention qu’il méritaient. En effet, on pouvait y entendre parfois de sages conseils comme ceux que Camille Pagé, en 1901, adressait aux jeunes élèves du Collège de Châtellerault :


Il ne faut pas se dissimuler que l’idée maîtresse aujourd’hui, c’est l’idée de solidarité qui sera la loi future des peuples ; nous devons être unis dans un même sentiment que l’on peut définir par l’obligation pour chacun d’apporter sa part de travail à l’édifice…
Le temps n’est plus où ceux qui possédaient, pouvaient se désintéresser de l’avenir, il faut aujourd’hui que chacun contribue au progrès de l’humanité…

Puis, un peu plus loin, il rappelait l’importance de l’instruction obligatoire, de l’enseignement plus moderne, des grandes découvertes : la vapeur, l’électricité, la télégraphie sans fil… en ces termes :

Il est probable que la puissance des engins destructeurs deviendra telle que ceux qui sont maîtres des destinées des peuples reculeront devant la responsabilité des malheurs qu’une guerre pourrait déchaîner…

… dans ce difficile problème de l’assagissement de l’espèce humaine, nous devons chercher notre aide dans la femme… Elle est la magicienne qui opèrera la transformation tant désirée, aujourd’hui, qu’on lui verse à flots l’instruction dont elle avait tant besoin…

Que voilà des paroles prophétiques qui, 80 ans après, pourraient être proposées comme sujet de réflexion aux jeunes femmes et aux jeunes hommes de cette fin du XXe siècle.

En conclusion, je dirai — sans craindre d’être contredit – qu’il y eut pendant plus de cinq siècles, une continuité exemplaire dans l’effort consenti par les Châtelleraudais, pour assurer aux jeunes les meilleures conditions d’enseignement.

Et notre XXe siècle n’a pas failli à cette règle. C’est ainsi que pendant ces dernières décennies, à notre vieux Collège et ses différentes annexes (École de Commerce supérieure, École primaire supérieure, Centre d’Apprentissage) ont succédé le Lycée Marcelin-Berthelot où sont dispensées les études classiques et modernes, les trois Collèges d’Enseignement secondaire : René-Descartes, Jean-Macé et George-Sand, les lycées professionnels Branly et du Verger, l’établissement confessionnel Saint-Gabriel venant compléter cette liste déjà importante.

Ceci justifie cette brève indication du guide « Poitou, Vendée, Charentes »(note), dans l’article consacré à Châtellerault : « La fonction enseignante y joue un rôle exceptionnel ».

Maurice Raymond

Note

Ce texte a probablement été rédigé en vue d'être publié dans Le Glaneur Châtelleraudais, organe du Syndicat d'initiative dont mon père était membre. Il s'inspitre de la Monographie du Collège de Châtellerault écrit par Camille Pagé, imprimrie Henri Rivière, 58 rue Bourbon, 1902.

Remerciements
Merci à La Plume au Logis qui a dactylographié le document ci-dessus.

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Quelques souvenirs d'élèves

Une fois que mon père Maurice Raymond eut trouvé un logement, je suis arrivé en 7e, en cours d'année au collège René-Descartes. C'était à l'époque la seule classe primaire résidant dans l'enceinte du nouveau collège. Cela avait dû permettre de libérer une classe dans l'Ancien Collège et le corps enseignant avait dû mettre en avant l'avantage d'adoucir le passage du primaire au secondaire.

La salle de classe réservée à la 7e était la dernière classe de la rangée de barraques décrites par mon père. Elle était donc la plus éloignée du bâtiment central. Des arceaux métalliques supportant des rosiers, occupaient le centre de la cour. Ils étaient les restes d'une allée centrale, parallèles aux barraques, placée dans l'axe de la porte d'entrée du bâtiment principal. Au-delà, de ce qui restait de l'allée se trouvaient quelques arbres vénérables. Je n'ai jamais vu le parc dont parle mon père lors de sa visite au principal Brocca. Le parc avait probablement été tracé du temps où cet espace et les bâtiments étaient tenus par des religieux. On peut imaginer le lieu : de grands arbres, une roseraie et un ruisseau le Tabary parallèle à celle-ci. Il fut probablement un ruisseau d'eau clair mais principalement alimenté, quand je l'ai découvert, par les effluents des maisons construites près de son cours complètement recouvert hors du collège.

Nos récréations se tenaient à des moments différents de celles des classes du secondaire. Nous avions donc toute la cour pour la trentaine d'élèves que nous étions. Nous restion du côté de notre classe sous les arbres, donc loin du bâtiment central. Peut-être cela était-il demandé pour ne pas gêner les élèves du seondaire alors en cours. Par contre nous avions l'interdiction de passer derrière les baraques vers le cloaque Tabary qui était alors une tranchée d'un mètre à 1,5m de profondeur. Malgré cette interdiction, les plus téméraires profitaient des instants où l'instituteur avait le dos tourné pour sauter par dessus le Tabary. La largeur était telle que le franchissement n'était assuré. Il y avait des concours et sortes de paris.  Certains rataient leur coup et se retrouvaient, au mieux, agrippés sur le bord opposé, à plat ventre dans la poussière ou la boue en fonction des conditions atmosphériques ou pire les pieds dans la vase.

Châtellerault — Cour d'honneur du collège René-Descartes, buste du philosophe

Cour d'honneur et buste de René Descartes

Le passage de la 7e à la 6e s'accompagnait d'une progession vers des salles de classe plus rapprochées du bâtiment central qui abritaient les grandes classes du second cycle. Les externes connaissaient peu de choses de ce bâtiment. Nous le traversions quatre fois par jour pour passer de la cour d'honneur où trônait le buste de René Descartes vers la cour de récréation. Le couloir comprenait trois portes. En entrant sur la droite se trouvait la salle des professeurs, en face le bureau du principal dans lequel je ne suis jamais allé pendant années passées au collège. Après la salle de professeurs sur la même main, un grand couloir menait à un escalier menant aux étages. Externes, nous l'empruntions deux fois par an, lors des visites médicales car au premier étage se trouvait l'infirmerie. Il aura fallu attendre l'entrée en quatrième pour goûter aux classes du bâtiment principal. Avant d'arrivée dans la grande cour, toujours sur la droite, les bureaux du surveillant général et administratifs J'y suis allé peu souvent. J'ai quelques fois été requis pour écrire des adresses sur les enveloppes contenant les carnets de note, y coller des timbres.

Les internes connaissaient bien l'escalier qui donnait accès aux étages car les dortoirs des élèves des petites classes se trouvaient sous les toits. Certains se trouvaient juste au-dessus des appartements du principal. Je n'ai accédé en ces lieux que les quelques mois pendant lesquels je fus pion.

J'ai aussi connu les préfabriqués qui ont été installés provisoirement après la démolition des baraques afin de libérer la place prévue pour l'édification d'un nouveau bâtiment. L'arrivée dans le nouveau bâtiment changea une chose. Nous avions enfin une vraie salle de classe pour faire des travaux pratique de physique et de chimie. Dans l'ancien bâtiment, la salle de travaux pratiques était équipée de dispostifs anciens telle que la machine d'Attwood… 

Châtellerault — collège René-Descartes, le bâtmients récent

Le bâtiment récent

Des crédits avaient dû être octroyés pour l'équipement du nouveau bâtiment et le professeur concerné reçut du matériel pour pouvoir animer des travaux pratiques, en particulier la possibilité de faire des montages électriques. Mais, nous étions déjà en math-élém et nous en avons profité qu'une seule année. Le professeur proposa à quelques nouveaux bacheliers scientifiques de venir tester me matériel nouvellement reçu, avant la rentrée des facultés et mettre au point des travaux pratiques pour ses élèves. Ce fut un mois de rêve. Il nous avait fourni un livre pour professeurs qui décrivait des travaux pratiques types. Je ne me rappelle pas s'il nous avait donné une liste de travaux pratiques à faire. Alors avec quelques bons copains, nous avons passé nos journées à préparer des montages électriques et faire les exercices comme indiqués dans le livre. Nous faisions aussi des essais pour notre propre compte avec du matériel récupéré chez des ferrailleurs. Un jour, voulant testé le phénomène de résonnance, ayant atteint les limites électriques des composants et nous avons provoqué un feu d'artifice que nous n'avions pas programmé. Le professeur n'en sut rien.

Je suis revenu ensuite au collège, comme surveillant pour assurer des remplacements. J'ai pris la site d'un pion qui s'est trouvé dans l'impossibilité d'assurer son service. Apparemment, il n'avait pas réussi à discipliner le dortoir de petits qui avaient fini par passer la literie par le fenêtre. Arrivé dans ces conditions, j'ai vite senti dès le deuxième jour qu'ils voulaient reprendre leurs habitudes. Mais, mon père m'avait donné quelques conseils :

  • si tu as du chahut n'en rajoute pas en criant,
  • attends d'être sûr avant de punir, mais tu peux punir un élève même si ce n'est celui qui est l'initiateur des troubles si tu le prends sur le fait,
  • si tu as du bruit dans ta classe dont tu ne connais pas l'origine déplace-toi dans la classe pour le localiser,
  • ne punis pas dès la première bétise. Une fois, la punition donnée tu n'as plus de recours. Préviens que tu as vu et que la prochaine fois ce sera la punition,
  • n'attends pas d'être dépassé pour intervenir et interviens toujours en étant calme.
Cela ma bien servi.

La première difficulté a commencé avec le dortoir des petits. La règle voulait que les élèves quittent leurs chaussures et mettent des pantoufles avant d'entrer dans le dortoir. L'un des éléves est entré avec des baskets. Je me suis approché de lui, Je lui ai demandé son nom. Je lui ai indiqué qu'il devait quitter ses chaussures. Il me dit que les baskets ne faisaient pas de bruit. Je lui rétorquai qu'il n'était pas question de bruit mais de respect de la règle. Je lui demandai d'aller se déchausser et comme il maugréait, je l'accompagnais dans le couloir où se trouvait son armoire, persuadé qu'il reviendrait pendant que j'aurais le dos tourné. Il se dirigea vers son armoire et s'apercevant que le surveillait, il mis ses pantoufles. Le lendemain, le même élève entra avec ses chaussures, au moment où il entra, je lui fis signe de la main d'aller ôter ses chaussures et l'avertis que le fois prochaine, il aurait droit à une retenue. Il le fit sans que j'aille le surveiller dans le couloir. Le troisième jour, il recommença. Je le surpris, je lui dis qu'il devrait rester au collège jeudi prochain. Il me répondit Monsieur : « J'allais les quitter !» « Oui, mais c'est trop tard, il fallait le faire avant ». Après cet épisode, j'ai eu le calme.

Une poule qui glousse dans l'étude des terminales. Au bout de quelques jours, je remarquai un bruit intermittent comme une poule qui glousse, mais je fus incapable de déterminer d'où il venait. De jour en jour, le gloussement prenait de l'assurance. Je vis bien que les autres élèves s'en amusaient. Sans rien dire, j'appliquais le conseil de mon père et me promenais dans la classe. Au bout de quelques jours, je fus persuadé que le bruit était émis par un élève dont la table touchait presque le bureau que j'occupais sur l'estrade. Je changeai de tactique et je restais à mon bureau essayant de découvrir sur les visages des deux élèves les plus proches qui pouvait bien perturber l'étude. Je compris que le son devait se réfléchir sur mon bureau et semblait venir plutôt du fond de la classe. Je changeai de tactique et restai à mon bureau comme si de rien n'était, épiant discrètement leur comportement. Après plusieurs gloussements, je fus sûr d'avoir découvert le fauteur de trouble. Je prononçai son nom, il leva les yeux et je lui indiquai qu'il devrait rester le dimanche suivant au collège.

L'élève : « Pourquoi, Monsieur, je n'ai rien fait ! »
Moi : « Motif de la punition : « Imite la poule en classe. »
L'élève : « Vous n'allez pas mettre ça ! »
Moi : « C'est bien la vérité ? Et puis, un dimanche, pour 15 jours de gloussements, tu l'as bien cherché ? »

D'un autre côté, j'avais permis aux élèves de terminales de simuler une élection présidentielle de l'époque. A 10% près, les résultats en pourcentage obtenus furent équivalents à ceux de l'élection réelle. Ceci revient à dire que dans la majorité des cas les enfants votent comme leurs parents.

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