A la Croisée de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou
Peste noire et peste bubonique en 1349
à Angers
par Jean-Claude Raymond
Extrait d'un article de Marie-Hélène Pardoen, publié dans un forum sur l'histoire et reproduit ici avec son aimable autorisation.
Il semblerait que la pestequi s'abattit sur l'Europe à cette époque soit de deux formes : l'une pulmonaire ou peste noire (avec des tâches noires sur la peau), l'autre la peste bulbonique (avec des bubons ou bosses aux aisselles ou aux aux aines).Elle arriva d'Orient par un vaisseau gênois. Le chroniqueur Froissard en fait un compte rendu très détaillé.
B.M. Mss. 827 (743), Annales de Saint -Aubin d'Angers, pub. par L. Halphen, Annales angevines et vendômoises, Paris, 1903, pp. 39-40.
(Pierre Bonneau, abbé de Saint-Aubin) mourut l'année du Seigneur 1349, le 27e jour de septembre. Il sévissait alors une très grande mortalité, que les médecins appellent épidémie ; et auparavant, étaient décédés, de cette mortalité, Pierrre de Moreis, Prieur claustral, Pierre Pied-Ferre, bibliothécaire, Guillaume Écuyer, aumônier, Guillaume Beloteau, infirmier, Pierre de Bannis, hôtelier du monastère, trois enfants et le frère Robert Grafin, leur maître ; et hors du monastère, dans les prieurés, prieurs et moines moururent en grand nombre. Et cette épidémie traversa le monde entier ; cependant elle ne sévit pas également partout : en effet, dans certaines régions il ne resta pas le dixième des habitants, dans d'autres le sixième, dans d'autres le tiers, dans d'autres le quart. La susdite mortalité commença en Orient et descendit vers l'Occident ; là elle régna moins, c'est-à-dire qu'elle se comporta plus doucement, et, dans la Province de Tours, plus doucement encore que communément ailleurs. Et il y avait trois sortes de cette épidémie : car certains crachaient du sang ; d'autres avaient sur le corps des taches rouges et brunâtres, à la manière du peigne marin, ou de la truite, et nul de ceux-là n'en réchappait ; les autres des apostèmes ou un strumeà l'aine ou sous l'aisselle, et de ceux-là, quelques-uns réchappaient. Et la dite épidémie cessa en Anjou, l'année du Seigneur 1349, vers la fête de Toussaint, et elle avait commencé l'année précédente vers la fête du Bienheureux André, et d'abord chez les frères de Saint-Augustin. Et il faut savoir que ces maladies étaient très contagieuses, et que presque tous ceux qui servaient les malades mouraient, ainsi que les prêtres qui les entendaient en confession.
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Dernière modification : 2008-01-04 - 17:47:54
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